Dans la droite ligne des annonces précédentes du ministre de la Santé, Olivier Véran, un arrêté publié le 26 mars au Journal officiel vient préciser les restrictions de délivrance de Plaquenil (hydroxychloroquine) et de Kaletra et ses génériques (association lopinavir/ritonavir) en ville.
Alors que l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) « a été alertée de difficultés d’accès dans les pharmacies en ville » à ces traitements « pour les malades chroniques à qui ces médicaments sont destinés », elle rappelle qu'à ce jour ni le Plaquenil ni le Kaletra n'ont d'indication dans la prise en charge du Covid-19 en ville, conformément à l'avis du Haut Conseil de la santé publique du 24 mars 2020 (document pdf). Cependant, ces spécialités peuvent être « prescrites, dispensées et administrées sous la responsabilité d'un médecin aux patients atteints par le Covid-19, dans les établissements de santé qui les prennent en charge, ainsi que pour la poursuite de leur traitement si leur état le permet et sur autorisation du prescripteur initial, à domicile ». En clair : la délivrance d'hydroxychloroquine est à présent réservée, en ville, aux patients chroniques souffrant de polyarthrite rhumatoïde, de lupus érythémateux ou systémique ou en prévention de lucites. L'association lopinavir/ritonavir est réservée aux porteurs du VIH. Les patients touchés par le Covid-19 ne pourront être traités par Plaquenil ou Kaletra que sous contrôle hospitalier avec délivrance par la pharmacie hospitalière.
Attention aux prescripteurs
Pour faciliter la détection des ordonnances non conformes à l'esprit de la loi, la qualification du prescripteur doit être vérifiée. L'ANSM appelle les pharmaciens à n'honorer, pour l'hydroxychloroquine, que « les prescriptions initiales émanant des rhumatologues, internistes, dermatologues, néphrologues, neurologues et pédiatres » ainsi que « les renouvellements d’ordonnance émanant de tout médecin ». Pour le Kaletra et ses génériques, seules « les prescriptions initiales hospitalières et les renouvellements d’ordonnance émanant de tout médecin » peuvent être délivrées, comme à l'habitude. Ces mesures visent à garantir l’accès des patients chroniques à leurs traitements malgré les tensions sur les stocks liées aux polémiques en cours concernant la prise en charge du Covid-19.