C'est un cadeau de départ empoisonné qu'a offert aux pharmaciens Dominique Giorgi. L'ex-président du Comité économique des produits de santé (CEPS) a passé la main le 24 décembre dernier à Maurice-Pierre Planel, le « monsieur médicament » du ministère de la Santé, non sans avoir réservé une surprise. En effet, au Journal officiel du 22 décembre dernier est parue la mise sous TFR de l'antiagrégant plaquettaire de Sanofi, une molécule dont il s'écoule 8 millions de boîtes par an, soit un chiffre d'affaires de tout de même 172 millions d'euros. Ce texte fait suite à un autre paru quelques jours avant, qui acte une baisse de prix de 16,5 %, à 20,42 euros, effective depuis le 2 janvier 2016.
Le TFR, qui ne porte que sur le dosage à 75 mg, tombera à compter du 1er janvier 2017 ; cette menace avait déjà été agitée le 18 juin dernier lors d'un comité de suivi des génériques, réunissant le CEPS et les syndicats de la profession. Pour le réseau, l'addition s'annonce lourde puisque le manque à gagner lié au seul TFR se monterait à 20 millions d'euros environ. Comment sortir de cette situation par le haut ? Si les pharmaciens, qui substituent actuellement cette molécule à 78 %, parviennent à 80 % d'ici à juin 2016, date du prochain comité de suivi, les autorités pourraient consentir à ne pas appliquer ce TFR. [MàJ 15/01/16] La FSPF estime en effet qu'une « mobilisation des officinaux sur la substitution [du] clopidogrel est susceptible de conduire le CEPS à rapporter sa décision ». Donc en attendant, un seul mot d'ordre : substituez !