L’ordonnance du 3 janvier 2018 relative à l’adaptation des conditions de création, transfert, regroupement et cession des officines de pharmacie prévoit une disposition spécifique pour les territoires au sein desquels l’accès au médicament pour la population n’est pas assuré de manière satisfaisante. Au sein de ces territoires dits « fragiles », le maillage des officines pourra ainsi être renforcé grâce à des aides financières en vue de favoriser le maintien ou l’installation d’une officine ou encore un assouplissement des règles encadrant les autorisations de transfert et de regroupement. Un décret est désormais attendu pour préciser ce que recouvre l'expression « territoire fragile » et, comme l'a expliqué Philippe Besset dans son Live hebdomadaire, « de définir quelles sont les pharmacies éligibles aux aides conventionnelles ou de toute nature permettant de maintenir leur fonctionnement, voire de faciliter la venue de repreneurs potentiels ».
Près de 5 % de la population concernée
Le président de la FSPF a annoncé que le syndicat avait été saisi par le ministère de la Santé pour donner son avis et participer à la définition de ces territoires. Dans les prochains mois, des travaux se tiendront dans les agences régionales de santé (ARS) afin de définir le zonage de ces territoires. Concrètement, 3 à 5 % de la population française est concernée puisqu'elle se trouve actuellement à 10/15 minutes d’une officine et se retrouverait à 30 minutes ou plus si jamais ladite pharmacie venait à baisser définitivement le rideau. Philippe Besset précise qu'une fois que « ces zones seront délimitées et fixées, ce sera à nous, partenaires conventionnels, de définir les moyens pour les soutenir ». C'est un travail qui est déjà entamé au sein de la FSPF et son président a d'ailleurs interpellé à ce sujet le directeur général de l'Assurance maladie, Thomas Fatôme, lors de la dernière étape du Tour de France du syndicat qui s'est déroulée à Paris le 30 janvier dernier, à la Maison des pharmaciens. L'objet est de « prévoir dans l’avenant qui sera débattu à l'automne un dispositif de soutien à ces officines car elles sont nécessaires et structurantes dans les territoires ».