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Pan sur le panel !

L'enquête de Familles rurales sur le prix de l'OTC est démentie par les chiffres de la profession. Justement, l'association reconnaît que son panel n'est pas « exhaustif ».

© FOTOLIA/KLSS777

C'est devenu un marronnier de la presse grand public : l'étude de l'association de consommateurs Familles rurales pointe tous les ans les supposées dérives des prix de l'OTC en officine. Cette année n'a pas dérogé à la règle : les 37 « veilleurs » de Familles rurales ont relevé, en septembre et octobre, les prix de 11 produits fréquemment utilisés par les familles dans 83 pharmacies, à savoir 40 pharmacies physiques et 43 sites internet. Leurs résultats sont sans appel : « entre 2016 et 2017, les prix ont augmenté de 4,3 % en moyenne », à l'exception de ImodiumCaps et Strepsils qui ont vu leur prix légèrement baisser. L'association relève également des différences de prix parfois impressionnantes pour une même spécialité : de 1,95 euro à 8,50 euros pour Dacryum, de 2,75 euros à 9,10 euros pour du Maalox. Plus positif pour les pharmaciens, acheter du lait Gallia en grande distribution ne serait pas plus intéressant et le sérum physiologique serait même moins cher en pharmacie.

Des données très partielles

Sans nier la véracité de ces relevés de prix, la profession a cette année répondu par des statistiques issues du panel Pharmastat, qui recense le prix de vente des 3 000 produits dont le prix n'est pas réglementé (OTC, dispositifs médicaux...) dans près de 14 000 officines. Ses données montrent « sur ces 11 produits une évolution moyenne annuelle du prix public TTC de 0,71 %, inférieure à l’inflation constatée entre 2016 et 2017 », précise ainsi la FSPF, qui a demandé à les rencontrer sous peu. Voilà qui remet carrément en cause les conclusions de Familles rurales basées sur un nombre limité de produits et de points de vente : à peine 0,4 % des officines, qu'elles soient réelles ou virtuelles. Les principaux intéressés le reconnaissent d'ailleurs : « Familles Rurales a toujours agi en transparence et jamais nous n’avons affirmé que notre étude visait l’exhaustivité. Nous aurions pu nous rendre dans plus de pharmacies si les pharmaciens avaient accepté de nous ouvrir leurs portes ! » L'association pointe aussi que « l’affichage du prix fait défaut : 75 % des boîtes sont dépourvues d’étiquette », même si les pharmaciens n'y sont pas tenus : seul un affichage du prix de manière visible et lisible est imposé. Familles rurales et les pharmaciens, l’histoire aura-t-elle une fin ?

Par Laurent Simon

14 Décembre 2017

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