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Pansements : vers une primo-délivrance limitée à sept jours

Un dispositif antigaspillage, imaginé par la Cnam et associant l’infirmier et le pharmacien, prévoit de limiter la première délivrance de pansements, après une hospitalisation ou non, à sept jours.

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Tout a commencé avec l’initiative « Balance ton gaspi » déployée par les infirmiers libéraux depuis avril dernier. Le principe : donner à voir le gaspillage, tant en médicaments qu’en dispositifs médicaux et petits équipements, auquel ils sont régulièrement confrontés lorsqu’ils se rendent au domicile de leurs patients. Les causes ? Surprescription, prescription non adaptée et non-observance. Interpellée sur le sujet, l’Assurance maladie a mis en place un groupe de travail qui a notamment abouti à une proposition figurant dans le rapport « Charges et Produits » pour 2025, dévoilé le 19 juillet dernier.
« Le principe, qui a été discuté avec les infirmiers et les pharmaciens, est de limiter la primo-délivrance de pansements par le pharmacien à sept jours. Cela permet, le cas échéant, à l'infirmier qui est en contact avec le patient de corriger la prescription que ce soit pour la réduire, pour adapter la taille des pansements, etc. », a expliqué Marguerite Cazeneuve, directrice déléguée de l’Assurance maladie, à l’occasion de la présentation de ce volumineux rapport lors d’un Café Nile, le 23 juillet. « L'objectif est d’arriver à un système plus sobre, notamment en ce qui concerne les pansements et les petits matériels qui encombrent le domicile des patients », ajoute la numéro 2 de la Cnam.

Le pluriprofessionnel à l'honneur

Le rapport « Charges et Produits » détaille la mesure, qui concerne autant les pansements que les « produits nécessaires au traitement des plaies », et décrit le processus en pratique. Le prescripteur rédige une ordonnance précisant la durée du traitement et le pharmacien délivre pour sept jours maximum. Au bout de ces sept jours et en lien avec l’infirmier en cas de soins infirmiers associés, le patient pourra obtenir la délivrance complémentaire. « En fonction de l’évolution de la plaie et si l’infirmier l’estime nécessaire, il peut bien sûr prescrire un nouveau produit plus adapté à cette évolution et en informe le médecin traitant le cas échéant », peut-on lire.
Cette première proposition de l’Assurance maladie ne s’arrête pas là. La Cnam imagine en effet « expérimenter une intervention à domicile pluriprofessionnelle de détection des gaspillages et d’ajustement des soins » et « promouvoir les protocoles pluriprofessionnels permettant une coordination entre médecins, pharmaciens et infirmiers pour ajuster la délivrance des médicaments prescrits ». Elle évoque également un travail à mener pour autoriser l’infirmier, « sauf opposition expresse du patient, à rapporter en pharmacie des dispositifs médicaux non utilisés et non ouverts » et pour « expérimenter les modalités de leur utilisation », en s’assurant de respecter les conditions de conservation et de traçabilité. Une idée qu’elle prolonge en souhaitant « identifier avec les pharmaciens les médicaments non utilisés (MNU) rapportés à l’officine » qui pourraient faire l’objet d’une possible réutilisation.

Par Mélanie Mazière

26 Juillet 2024

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