La pertinence de la vaccination des enfants de moins de 12 ans est au cœur des discussions entre experts depuis plusieurs semaines. Le 30 novembre, la Haute Autorité de santé (HAS) a rendu un avis détaillé, recommandant de vacciner dès à présent les enfants de 5 à 11 ans « qui présentent un risque de forme sévère de la maladie et de décès ». Il s’agit des petits patients souffrant de pathologies hépatiques chroniques, cardiaques et respiratoires chroniques (y compris l'asthme sévère nécessitant un traitement continu), neurologiques, d'immunodéficience primitive ou induite par des médicaments, d'hémopathies malignes, de drépanocytose, de trisomie 21, de diabète et d'obésité. Ceux qui « vivent dans l'entourage d'une personne immunodéprimée ou vulnérable non protégée par la vaccination et n'ayant pas pu être vaccinée » sont également concernés. Au total, ces enfants « à risques » sont environ 360 000 en France.
Les pharmaciens « pas concernés »
Selon le ministère de la Santé, les premières doses du vaccin Comirnaty (Pfizer) dans sa version adaptée aux enfants (il contiendra 10 µg d’ARNm contre 30 µg pour la dose adulte) devraient être livrées le 13 décembre partout en Europe. Elles pourront être injectées à partir du 15 décembre. Concrètement, « les pharmaciens d'officine ne sont pas concernés » par la vaccination de cette nouvelle cible, a précisé Philippe Besset, président de la FSPE, dans son live hebdomadaire du vendredi 10 décembre. « Ces enfants seront vaccinés dans des centres hospitaliers » notamment.
Et les enfants non à risques ?
L’ensemble des 5-11 ans pourrait également bénéficier de l’immunisation contre la Covid avant la fin de l’année, sous réserve que la HAS et le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) y soient favorables. Dans un avis daté du 6 décembre, le Conseil d’orientation de la stratégie vaccinale (COSV) présidé par le Pr Alain Fischer « considère que le cumul des trois bénéfices de la vaccination des enfants (protection individuelle, bénéfice scolaire, contrôle de la circulation virale) dépasse les risques potentiels ». Le conseil d'orientation indique toutefois « conditionner la mise en place de la vaccination des enfants âgés de 5 à 11 ans à l'obtention de données de sécurité en vie réelle ». Des données provenant des États-Unis - où la vaccination chez les enfants de cette tranche d'âge a été autorisée le 2 novembre - devraient être disponibles fin décembre. Si ces dernières valident les données de sécurité et d'efficacité issues des essais cliniques, alors l'élargissement de la vaccination en France à tous les 5-11 ans devrait être préconisé.