C'est un combat de plus que Philippe Besset compte intégrer aux négociations conventionnelles en cours avec l'Assurance maladie : le président de la FSPF refuse de s'habituer à voir des pharmacies cédées pour l'euro symbolique. En effet, alors que l'augmentation du prix de vente moyen des officines poursuit sa course, de plus en plus de titulaires proches de la retraite finissent par brader leur pharmacie, préférant encore cela à voir leurs patients orphelins d'officine. « Je trouve que c'est la problématique majeure », a assené Philippe Besset lors de son Live hebdomadaire. « Le réseau est en train d'exploser, redoute-t-il, et si nous perdons la proximité, le maillage, la ruralité, nous perdrons notre rôle dans la société française. » Le président de la FSPF s'émeut de voir ce phénomène des pharmacies à 1 euro, encore marginal et frappant il y a quelques années, devenir monnaie courante. « Lorsque vous parcourez les réseaux sociaux, vous constatez qu'il a pris une ampleur insoupçonnée. » Et de condenser son indignation dans cette formule : « Avec 10 euros, vous achetez 10 pharmacies d'officine ! »
Comment stopper ce phénomène ?
Répondre à cette problématique ne doit pas se faire avec « des idées qui ne sont que des leurres, comme changer la réglementation pour permettre la création de succursales ». La seule solution, selon Philippe Besset, est de « soutenir les pharmacies de ces villages pour qu'elles ne ferment pas, qu'elles puissent trouver un repreneur et redevenir attractives ». Cela passe par la mise en place d'un « véritable modèle économique » inscrit dans la convention. Il précise d'ailleurs avoir fait remonter ses préoccupations et revendications en la matière au président de la République car, il en est convaincu, le rural est encore de nature à attirer les jeunes désireux de faire vivre le puissant maillage pharmaceutique français, à condition d'en avoir les moyens.