La hausse est forte puisqu’en 2017, la part des prescriptions hospitalières délivrées en officine était de 32 % à 7,3 milliards d’euros. Cette dynamique se retrouve dans la décomposition des montants remboursés selon le niveau de l’amélioration du service médical rendu (ASMR), les références les plus innovantes étant le plus souvent à prescription hospitalière, a minima pour l’initiation. En effet, la part des médicaments à ASMR élevée (de I à III) totalisent à eux seuls une dépense de 7 milliards d’euros et leur part atteint les 26 % en 2022. Parmi les classes de médicaments contribuant le plus à la croissance des dépenses à l’officine à juin 2024 (en cumul mobile), les anticancéreux caracolent largement en tête avec une progression de 345 millions d’euros, devant les immunosuppresseurs (+ 219 millions d’euros) et les médicaments du système nerveux (+ 208 millions d’euros).
Répercussions sur le CA et le « temps-pharmacien »
En conséquence, le niveau de prise en charge par l’Assurance maladie a atteint 90,7 % en 2023 (contre 82,7 % en 2017), en raison de la hausse à la fois du nombre d’affections de longue durée (ALD) prises en charge à 100 % et de la part des médicaments innovants et coûteux intégralement remboursés. Un élément que la Cnam tient pour partie responsable de la hausse des dépenses pour le remboursement des médicaments qui atteint en 2023 les 25,5 milliards d’euros (+ 3,4 % annuel depuis 2021). Cette situation n’est pas sans effet sur la pharmacie d’officine puisque la part des médicaments chers (plus de 1 930 euros PFHT) n’a cessé d’augmenter ces dernières années pour représenter près d’un quart du chiffre d’affaires du marché des médicaments de prescription à l’officine, selon les données GERS Data pour l’année 2023. Outre le fait que l’effet non négligeable sur le chiffre d’affaires ne se retrouve pas sur la marge, la dispensation de ce type de médicaments mobilise plus de « temps-pharmacien ».