Comme l'a expliqué Philippe Besset à l'occasion de son Live hebdomadaire, le gouvernement a amendé en catimini le texte du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2023 pour y insérer au dernier moment une obligation de fourniture des produits de contraste aux patients par les cabinets de radiologie eux-mêmes, sans passage des malades par les pharmacies. Cette évolution des pratiques vise à limiter les dépenses facturées par les radiologues à l'Assurance maladie. Selon Philippe Besset, elle a été préférée par les médecins à une diminution de la cotation de leurs actes, laissant à penser que « les pharmaciens paieront l'addition de la paix sociale entre les médecins et le gouvernement ».
Deux poids, deux mesures
« Il est dit que c'est ce qui se fait partout dans le monde, dans une optique de rationalisation du parcours de soins », indique le président de la FSPF. « Mais cela va entraîner une baisse de rémunération du réseau officinal » évaluée à 290 millions d'euros par le syndicat. Et ce dernier de dénoncer « un "deux-poids, deux mesures" surprenant alors que toutes les négociations visant à libérer du temps médical en confiant de nouveaux actes aux pharmaciens ont jusqu’ici patiné du fait de la réticence des médecins. Ces derniers, tout en reconnaissant des choix pertinents au bénéfice des patients, condamnaient les incidences économiques sur leur profession ». Philippe Besset entend demander des comptes à la fois sur les modalités de gestion des stocks actuellement en possession des officinaux et sur les compensations financières qu'il estime incontournables.