Les négociations entre représentants syndicaux des pharmaciens et Caisse nationale d'assurance maladie vont s'ouvrir le 19 décembre prochain. Questionné lors de son live hebdomadaire sur la durée probable de ce processus et le délai avant la mise en application des nouveaux tarifs et des nouvelles missions, Philippe Besset a tenu à rappeler que certaines étapes avaient une durée incompressible. Il s'est même risqué à une évaluation du calendrier. Selon ses conclusions, compte tenu notamment de la règle des stabilisateurs économiques qui oblige à patienter six mois entre la parution au Journal officiel des dispositions et leur mise en œuvre, « c'est en fin d'année 2024 que le dispositif conventionnel devrait être opérationnel ».
De nombreux points à négocier
La liste des travaux à mener est très longue : « Certains ont déjà débuté, comme sur la question des entretiens visant à conseiller et alerter les patients sur leur consommation d'opioïdes, mais rien n'est encore acté concernant les biosimilaires, l'aide au sevrage tabagique ou encore la mise en place d'un observatoire des fragilités du réseau. Et, bien sûr, il faudra s'entendre sur l'économie et fixer les différents tarifs », énumère le président de la FSPF. Une fois les discussions avec l'Assurance maladie arrivées à leur terme, c'est, au niveau du syndicat, l'assemblée des présidents qui décidera si le quantum de budget est suffisant par rapport au programme fixé. Bien que Philippe Besset « appelle de [ses] vœux une signature vers la fin mars 2023 », il se dit « inquiet de l'état des finances du pays et donc de la latitude dont disposera le directeur de l'Assurance maladie pour répondre [aux ] demandes des professionnels de santé ».
Cystite et angine, selon la LFSS
La négociation abordera également les nouvelles mesures prévues cette fois dans le cadre de la loi de financement de la Sécurité sociale (LFSS) qui sera promulguée sous peu. Il s'agit notamment de la possibilité de délivrer des antibiotiques pour le traitement de la cystite et de l’angine bactérienne sans recours à une consultation médicale. Comme le prévoit la LFSS, le tarif sera, dans ce cas, fixé par arrêté ministériel. « Si nous traitons de ce sujet dès les premières réunions, nous devrions pouvoir mettre en place ces missions dès mars 2024 », indique Philippe Besset, c'est-à-dire sans attendre la signature des accords concernant les points ouverts au sein de la convention.