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Pseudoéphédrine : restons prudents

La réévaluation de ce vasoconstricteur par l'Agence européenne des médicaments arrive à son terme. Elle ne devrait pas entraîner de listage ni de modification des précautions d'utilisation.

© adobestock_ syda productions

La pseudoéphédrine est une molécule qui fait polémique depuis plusieurs années. C'est ainsi que l’UFC-Que Choisir demande la suspension des autorisations de mise sur le marché des médicaments en contenant tandis que la revue Prescrire suggère tout simplement de les écarter du champ de la pharmacopée. Pourtant, leurs ventes, même si elles fluctuent, demeurent non négligeables : en 2016, 10 millions de boîtes de médicaments à base de pseudoéphédrine ont été délivrées contre 4 millions l’an dernier et 2 millions durant les années Covid, pendant lesquelles il y a eu très peu de pathologies hivernales.

Principe de précaution

Début 2023, l'Agence européenne des médicaments (EMA) a décidé de réévaluer la balance bénéfices/risques des spécialités contenant de la pseudoéphédrine et s'administrant par voie orale. D'après l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), « cette réévaluation fait suite à  de nouvelles données concernant un petit nombre de cas de syndromes d'encéphalopathie réversible postérieure (PRES) et de syndromes de vasoconstriction cérébrale réversible (RCVS) chez des personnes ayant pris ce type de traitement, et qui ont été signalés dans des bases de données de pharmacovigilance ainsi que dans la littérature médicale. » Tout au long de l'année, les représentants des pharmaciens associés au Collège de médecine générale ainsi qu'au Collège des ORL et aux associations de patients ont donc étudié les données mises à leur disposition. Sans que l'avis ait encore été publié, Philippe Besset a évoqué ce sujet lors du Live hebdomadaire du 20 octobre : selon lui, « l’enquête ne va pas pouvoir conclure à l’implication ou non de la pseudoéphédrine dans les événements indésirables signalés ». Le statu quo est donc de mise : « Ces médicaments vont rester derrière le comptoir, mais sans listage de la molécule. Elle ne sera pas non plus interdite. » 
Cependant, pour sécuriser au mieux les délivrances, les nombreuses précautions déjà connues des équipes devront encore et toujours être respectées : contre-indication en dessous de 15 ans, respect strict de la posologie et de la durée de traitement (cinq jours maximum)… L'ensemble de ces informations sont synthétisées dans un document disponible sur le site de l'ANSM.

Par Alexandra Chopard

20 Octobre 2023

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