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Le purple drank persiste et signe

Ce mélange de soda et de sirops antitussifs a de nouveau attiré l'attention de l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM).

Le purple drank refait surface. Une première enquête officielle avait été ouverte en 2013 par l'ANSM sur ces cas d'abus de sirops antitussifs, puis une étude réalisée par le Centre d'évaluation et d'information sur la pharmacodépendance (CEIP) d'Île-de-France en août 2014. Enfin, une mise en garde émise par l'Ordre des pharmaciens en mai 2015 avait mis le feu aux poudres médiatiques, provoquant de nombreux articles dans la presse grand public. Ce mélange de sirops à base de codéine ou de prométhazine – plus rarement de dextrométhorphane ou d'association de paracétamol/codéine – et de soda sucré, consommé principalement par des adolescents, fait donc l'objet d'une nouvelle mise en garde de l'ANSM, qui rappelle notamment que les « premiers signalements ont été rapportés au réseau d'addictovigilance [...] en 2013 ». À savoir des « demandes de délivrance suspectes rapportées par des pharmaciens d’officine mais aussi des cas de dépendance ou d’abus ayant pu conduire à une hospitalisation ». Le phénomène ne s'essouffle pas, même si les données sont éparses : « sur la période janvier 2009-décembre 2014, 17 signalements de purple drank ont été répertoriés au total », indique un rapport du comité technique des CEIP, avec un regain d'intérêt au premier semestre 2015 pour l'association prométhazine/codéine. 
Aussi, dans une lettre adressée à tous les professionnels de santé, pharmaciens en tête, datée du 10 mars, l'ANSM appelle de nouveau à la vigilance devant la « nette augmentation » des cas constatée depuis 2013 : « ces cas concernent des garçons comme des filles, majoritairement des adolescents (dès 12 ans), mais aussi de jeunes adultes », qui prennent souvent soin, rappelons-le, de se rendre dans plusieurs pharmacies pour se procurer la dose nécessaire. Les données issues de Google Trends montrent que c’est en Île-de-France, en Provence-Alpes-Côte d'Azur et en Rhône-Alpes que les ados se renseignent le plus sur le sujet.

Par Laurent Simon

11 Mars 2016

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