Au mois de mars 2020, comparé au mois de mars de l'année précédente, les pharmaciens estiment, en moyenne, que leur chiffre d'affaires (CA) a reculé de 0,8 %, selon une enquête Imago Research, réalisée auprès de 208 titulaires interrogés par téléphone entre le 22 et le 25 avril. On le sait, il y a eu un avant et un après confinement de la population. Tandis qu’elle a été hors normes la semaine du 16 mars, l’activité des pharmacies a ensuite dégringolé de 25 % ! Au total, le CA de mars régresse légèrement. Dans le détail, le recul du CA apparaît plus marqué dans les officines implantées en zones urbaines de commerces ou en centres commerciaux (avec une variation de – 6 % versus + 1 % pour celles situées en zones urbaines d'habitations et en milieu rural), dans les grandes agglomérations (– 4 % dans les agglomérations de plus de 100 000 habitants versus + 1 % dans les villes de moins de 5 000 âmes). À noter, enfin, que 29 % des titulaires déclarent tout de même que leur CA est resté stable entre les deux mois de mars, et même que 27 % indiquent qu'il a légèrement progressé, de 1 à 10 %.
Mauvais mois d'avril
Toutefois, le mois d’avril s’annonce bien plus critique. Au global, les pharmaciens projettent une diminution de leur CA de 16,7 % par rapport à celui d'avril 2019. Un peu moins d’un tiers des officines ayant répondu à l'enquête prévoient même une baisse de plus de 20 %, et un quart prévoient une perte de 11 à 20 % ; alors qu'à l'inverse, 6 % seulement des pharmaciens se montrent optimistes, tablant sur une progression de 1 à 10 %, et 1 % seulement une hausse de 11 à 20 %. Si le mois d'avril est donc globalement difficile, certaines officines souffrent davantage que d'autres. Ainsi, le recul projeté pour le CA d'avril 2020 apparaît particulièrement marqué dans les pharmacies d'Île-de-France (– 23 % de recul contre – 15 % en province) et dans celles situées en zones urbaines de commerces ou en centres commerciaux (– 23 % versus – 14 % en zones urbaines d'habitations et en milieu rural). Situation compliquée aussi pour les pharmaciens implantés dans des agglomérations de plus de 5 000 habitants (– 20 % contre – 11 % dans les villes de moins de 5 000 âmes).
Enfin, dernier enseignement économique de cette enquête : un peu plus de 1 officine sur 10 (11 %) a mis un ou plusieurs de ses employés au chômage partiel du fait de la crise, le recours à cette mesure étant plus fréquent dans les agglomérations de plus de 5 000 habitants (14 % contre 6 % seulement dans de plus petites villes) et dans les zones urbaines de commerces ou en centres commerciaux (19 % versus 8 % en zones urbaines d'habitations et en milieu rural).