Formulaire de recherche

Quelles solutions pour les « territoires fragiles » ?

La sixième réunion de la négociation conventionnelle qui s’est tenue le 22 février dernier a permis de dégager des pistes sérieuses pour soutenir les officines situées dans des zones en tension.

© adobestock_denisa

C'est un su­jet que le président de la FSPF qua­li­fie de « ma­jeur », voire « es­sen­tiel ». Un su­jet sur le­quel le mi­nis­tère de la Santé avait déjà re­mis sa co­pie au prin­temps der­nier, à tra­vers une pro­po­si­tion de dé­cret d'ap­pli­ca­tion de l'or­don­nance du 3 jan­vier 2018 vi­sant à fixer les cri­tères per­met­tant de dé­ter­mi­ner les « ter­ri­toires fra­giles » au sein des­quels l'ac­cès au mé­di­ca­ment pour la po­pu­la­tion n'est pas as­suré de ma­nière sa­tis­fai­sante. La co­pie avait été consi­dé­rée comme « à re­voir » par les syn­di­cats et l'Ordre en rai­son d'une in­adé­qua­tion entre les cri­tères pro­po­sés et la réa­lité du ter­rain. C'est donc sur d'autres bases, éma­nant de l'ex­per­tise locale des syn­di­cats, que ces cri­tères de­vront être fixés pour sa­voir quelles of­fi­cines ai­der et de quelle manière. S'agis­sant du nombre de phar­ma­cies concer­nées, Phi­lippe Bes­set a donné, dans son Live heb­do­ma­daire, une es­ti­ma­tion as­sez pré­cise puis­qu'il pense qu'« entre 600 et 1 000 phar­ma­cies en France se­raient ins­tal­lées dans ces ter­ri­toires fra­giles ». Un nombre si­gni­fi­ca­tif qui cor­res­pon­drait à la zone de cha­lan­dise de 3 à 5 % de la po­pu­la­tion fran­çaise, soit des pa­tients ac­tuel­le­ment à 10-15 mi­nutes de leur of­fi­cine qui se re­trou­ve­raient à 30 mi­nutes ou plus de la pre­mière phar­ma­cie si l’actuelle bais­sait le ri­deau.

Nouvelle mouture jugée favorablement

Le président de la FSPF confie envisager d'un bon œil le nouveau plan mis sur la table par l'As­su­rance ma­la­die : « Elle y ima­gine sou­te­nir ces of­fi­cines par des moyens de type for­fai­taire, avec la prise en charge par exemple d'un temps de phar­ma­cien ad­joint ou de pré­pa­ra­teur, ou en­core des ma­jo­ra­tions ou des for­faits per­met­tant à ces phar­ma­cies de bé­né­fi­cier d'une as­sise éco­no­mique plus so­lide. » Des for­faits qui, pré­cise Phi­lippe Bes­set, pour­raient être « dé­fi­nis pour un temps et re­con­duits en fonc­tion des bi­lans des of­fi­cines ». Deuxième piste d'ac­tion, concrète elle aussi, le fait d'en­vi­sa­ger d'« uti­li­ser les fonc­tions spé­ci­fiques des phar­ma­cies pour leur don­ner une ac­ti­vité su­pé­rieure ». Exemple : « Le re­cours à des for­faits per­met­tant d'uti­li­ser de fa­çon ren­table la té­lé­mé­de­cine. » Idem pour la té­lé­ex­per­tise qui per­met un ac­cès au mé­de­cin spé­cia­liste via le phar­ma­cien. L'of­fi­ci­nal pour­rait ainsi bé­né­fi­cier, dans ces ter­ri­toires fra­giles, d'une ré­mu­né­ra­tion lors­qu'il met en place un tel service. Au­tant de pistes qui, sur un su­jet com­plexe, té­moignent, se­lon Phi­lippe Bes­set, de « la vo­lonté de l'As­su­rance ma­la­die d'al­ler de l'avant ». Avec à la clé, es­père-t-il, une co­pie en­fin sa­tis­fai­sante pour le dé­cret à ve­nir.

Par Hélène Bry

23 Février 2024

© Le Pharmacien de France - 2024 - Tous droits réservés