Le discours de politique générale prononcé le 14 janvier dernier par le Premier ministre apporte des éléments de confirmation et quelques nouveautés concernant le volet sanitaire de l'action publique. Comme l'a indiqué le président de la FSPF dans son Live hebdomadaire, le texte du PLFSS pour 2025 sera ainsi repris en l'état pour un nouvel examen par le Sénat, c'est-à-dire tel qu’il était au moment de son rejet par la commission mixte paritaire. « Cela signifie que les modifications potentielles ne peuvent être apportées que sur les articles déjà écrits. Aucun nouvel article ne peut désormais venir enrichir l'existant », précise Philippe Besset. L'article concernant la substitution des biosimilaires à l'officine, qui avait été voté conforme, fera donc partie du réexamen et devrait trouver une issue favorable à l'issue de ce nouveau processus parlementaire.
Pas de hausse du ticket modérateur
Revenant sur la décision de porter à 5 % la hausse du ticket modérateur sur les consultations et les médicaments, François Bayrou fait donc machine arrière en choisissant de ne pas reprendre cette décision portée par la précédente et éphémère ministre de la Santé du gouvernement Barnier, Geneviève Darrieussecq. Une décision qualifiée de « bonne chose » par le président de la FSPF mais qui pose désormais le problème des hausses de cotisations compensatrices appliquées par les organismes complémentaires. Un petit pactole que le gouvernement compte bien récupérer afin de le réinjecter dans le système de santé. Quoi qu'il en soit, le rejet de la motion de censure du gouvernement déposée le 16 janvier par une partie de l'opposition laisse augurer d'une pérennité supérieure pour cette équipe gouvernementale et donc d'un vote prochain du PLF ainsi que du PLFSS. Une bonne nouvelle pour Philippe Besset qui considère que « le pays ne pouvait pas se permettre une nouvelle crise ».
Satisfecit et inquiétude
Hors périmètre du PLFSS, le Premier ministre a annoncé le lancement d'une loi pluriannuelle pour les dépenses de santé. Demandé à maintes reprises par la FSPF, ce nouveau mécanisme a été « accueilli très favorablement » par son président qui rappelle qu'il permettra « d'avoir une vision à moyen terme des mouvements dans notre secteur ». Un satisfecit que Philippe Besset ne décerne en revanche pas à la promesse présidentielle, reprise par François Bayrou, de rembourser à 100 % les fauteuils roulants courant 2025. La Fédération ne s'oppose évidemment pas à cette prise en charge intégrale d'un dispositif médical onéreux et indispensable à de nombreux patients, mais elle s'inquiète fortement d'une mesure qui, dans sa mouture précédente, devait se prendre au détriment de la location des fauteuils manuels permettant aux personnes âgées dépendantes d'acquérir ponctuellement une mobilité nécessaire à leur vie sociale.