« Les pharmaciens étaient destinés à devenir le visage du NHS [National Heath Service, l'Assurance maladie au Royaume-Uni, NDLR] mais nos emplois sont menacés. » Le titre de cette tribune parue dans le quotidien britannique The Guardian le 1er février dernier est on ne peut plus explicite... et son contenu édifiant : « Je suis pharmacien d'officine. [...] Toutes les semaines, je vérifie et délivre des centaines de prescriptions. [...] Je vaccine des patients, délivre des contraceptions d'urgence. Debout dix heures par jour, [...] courant de patient en patient et tout cela avec une pause déjeuner d'à peine vingt minutes [...], lors de mes consultations [...] j'ai découvert tant d'erreurs dans les prescriptions des médecins et des infimières que je me demande ce qu'ils font vraiment. » Les pharmaciens amélioreraient considérablement la prise en charge des patients mais c'est comme « si le grand public ne le savait pas ou ne s'en souciait pas ». Dénonçant les coupes budgétaires décidées par le ministère de la Santé, une pétition a été lancée, signée par un peu moins de 40 000 personnes à la date du 9 février. Passer la barre des 100 000 signatures permettrait de déclencher un éventuel débat au Parlement. Il faut dire que les budgets alloués à la pharmacie fondront comme neige au soleil entre 2016 et 2017 : – 170 millions de livres, soit 220 millions d'euros en moins. À tel point que le Pharmaceutical Services Negotiating Committee (PSNC), l'institution chargée de négocier pour le compte des pharmaciens d'officine britanniques, a décidé – « une première » selon ses dires – de diffuser la lettre du gouvernement l'informant de ces coupes claires. Comme quoi l'herbe n'est pas toujours plus verte ailleurs.
Le SOS des pharmaciens anglais
Menacés de coupes budgétaires, les officinaux d'outre-Manche lancent une pétition.
9 Février 2016