Nouvel épisode dans le feuilleton de la substitution des biosimilaires à l'officine. D'abord autorisée par un article de la loi de financement de la sécurité sociale (LFSS) pour 2014, dans le cadre restreint de l'initiation de traitement, la substitution officinale n'a jamais abouti, faute de décret d'application. Le coup de grâce a même été porté par la LFSS pour 2020 qui supprime tout bonnement ce droit malgré un potentiel d'économies pour la Sécurité sociale important. Depuis, plusieurs voix se sont élevées pour réclamer le retour de la substitution par les pharmaciens. En octobre 2020, à la faveur de l'examen du PLFSS pour 2021, deux députés Agir ensemble, dont la pharmacienne Agnès Firmin Le Bodo, avaient d'ailleurs fait voter un amendement visant à rétablir la substitution officinale des biosimilaires. Un mois plus tard, l'Académie de pharmacie affirmait de son côté son soutien à cette pratique, estimant qu'il n'existait « pas d'arguments scientifiques solides » pour la contester.
En initiation de traitement
Dans un communiqué du 23 juin 2021, l'Académie réaffirme cette position et recommande de restaurer « la substitution entre médicaments biologiquement similaires au seul stade de l'initiation du traitement » telle que prévue en 2014. Et elle prône l'institution d'« un droit pour le médecin de prescrire les médicaments biologiques sous leur seule dénomination commune internationale (DCI) ». À une condition : « La notification obligatoire par le pharmacien de la marque commerciale du premier produit dispensé au patient. » Troisième recommandation : « Faire prévaloir la continuité du traitement sous la première marque commerciale du médicament biologique (princeps ou compétiteurs) administré au patient, sauf si des circonstances cliniques ou logistiques imposent un changement sous surveillance médico-pharmaceutique. » Les sages saluent enfin le « développement continu en France des systèmes de codage et de traçabilité des médicaments, comme des systèmes de partage interprofessionnel d'information en secteur hospitalier et ambulatoire au profit du continuum des traitements », corolaires indispensables d'une substitution optimale.