Le 19 décembre dernier, au sortir de la première réunion entre l'Assurance maladie et les représentants des pharmaciens d'officine donnant le coup d'envoi de la négociation de l'avenant économique à la convention pharmaceutique, le directeur général de la Cnam a tenu à préciser sa position sur certains points et donner des éléments de contexte. D'emblée, il a rappelé « l’attachement de l’Assurance maladie au réseau officinal, aux missions qu’il remplit, à son maillage et à son mode de gestion », soulignant qu'il entendait par là « des pharmacies possédées par les pharmaciens, y compris dans le contexte de financiarisation dont on parle beaucoup ». Une prise de position sur l'indépendance de la profession que Thomas Fatôme a réitérée en assurant être « attaché à ce que les pharmacies restent gérées par les pharmaciens et que nos assurés puissent avoir un accès le plus facile possible à une officine, tout en sachant que certaines d’entre elles peuvent être en situation de fragilité ».
La Cnam balise le terrain économique
Conscient de la nécessité d'examiner « l’ensemble des éléments qui, aujourd’hui, composent la situation économique de l’officine », le directeur général de l'Assurance maladie n'en a, pour autant, pas oublié de rappeler aux pharmaciens que l'organisme qu'il dirige avait déjà consenti des efforts substantiels à leur endroit : « La convention actuelle porte des revalorisations pour l’officine à hauteur de 140 millions d’euros, ce qui n’est pas rien. [Sans compter] les rémunérations très importantes de la Covid, qui sont, certes, derrière nous et liées à un investissement conséquent de la profession, mais dont l'ampleur joue forcément un rôle sur la situation financière des officines, avec 1,5 milliard d’euros de rémunération supplémentaire par an pour les pharmaciens en 2021 et 2022. » Quant à l'inflation, Thomas Fatôme estime qu'elle est évidemment « à prendre en compte », mais tout autant que la « dynamique actuelle du médicament qui joue positivement sur la rémunération ». S'il entend bien les difficultés auxquelles les officinaux sont confrontés en matière de rémunération des équipes et de recrutement, il considère que cela relève « de la responsabilité des officines » et qu'il « ne faut pas mélanger les rôles ». Le directeur général de la Cnam balise donc le terrain en signalant clairement les zones qu'il ne souhaite pas emprunter : « Nous sommes le principal financeur des officines mais nous n’avons pas vocation à nous transformer en négociateur de la convention collective de la branche ni en recruteur. »