Une mesure de l'article 30 du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2023 a suscité l'ire des génériqueurs, des syndicats de pharmaciens et des représentants des groupements d'officines. Elle prévoit en effet de donner la possibilité à l'exécutif de subordonner la prise en charge de médicaments, notamment les génériques, à un référencement périodique pouvant durer jusqu'à dix-huit mois. Pour Philippe Besset, le président de la FSPF qui s'est exprimé sur le sujet lors de son Live hebdomadaire du 7 octobre, « on parle ici de remplacer l’achat de génériques par les pharmaciens par un système où il n’y aurait plus qu’un seul médicament générique remboursable que vous achèteriez chez le grossiste-répartiteur et qui aurait un prix très inférieur à celui qui existe aujourd’hui… et bien sûr sans remise ». Auditionné le 5 octobre par un groupe de députés au sujet de l'accès aux soins, il en a profité pour rappeler que le maillage pharmaceutique français fonctionnait parfaitement bien mais qu'il « risquait de disparaître si on ne faisait pas attention aux moyens alloués au réseau », pointant du doigt cette mesure sur le référencement qu'il n'hésite pas à qualifier de « scélérate ».
Retrait ou rien
Après avoir demandé aux députés de retirer ce texte en leur expliquant qu'il « mettrait à mal le réseau pharmaceutique puisque 30 à 50 % du résultat des pharmacies sont constitués par les remises sur les génériques », Philippe Besset a également eu l'opportunité de livrer la position de la FSPF à la direction de la Sécurité sociale en lui exprimant son « opposition formelle à ce texte pour raisons économiques et de santé publique ». Refusant par ailleurs la proposition du ministère de la Santé de prendre en considération une modification du texte initial, le président de la FSPF à réitéré sa volonté de le voir purement et simplement retiré du PLFSS : « Cela ne veut pas dire que je ne veuille pas discuter. Mais on discute avant de prendre les décisions, et pas l’inverse. » Même s'il reconnaît « avoir eu le sentiment d'avoir été écouté attentivement par le ministère », le président de la FSPF s'est étonné d'entendre le ministre de la Santé dire, le 6 octobre, qu'il avait bien entendu les réserves des industriels et qu'il se contenterait d'une expérimentation. Un camouflet pour la FSPF qui n'envisage rien d'autre que le retrait de la mesure et qui menace de faire grève si tel n'est pas le cas à l'issue de son examen en commission des Affaires sociales qui aura lieu entre le 10 et le 12 octobre.