Pour la dernière année de son quinquennat, le gouvernement Hollande retourne sa veste budgétaire. En effet, dans les documents soumis jeudi 7 juillet au Parlement, qui présentent les grandes lignes du projet de loi de finances (PLF) pour 2017, il prévoit une augmentation de 3,3 milliards d'euros des dépenses de l'État, après quatre années de baisse, pour atteindre 388,5 milliards d'euros. Ces dépenses viseront prioritairement les ministères traitant de l'emploi, de la sécurité et de l'éducation. Et ne seront compensées que « pour partie » par les quelques économies tout de même prévues.
La principale source de financement provient de la hausse du crédit d'impôt pour la compétitivité et pour l'emploi (CICE), passant de 6 à 7 % de la masse salariale, en lieu et place de la suppression totale de la contribution sociale de solidarité des sociétés (C3S). Idée maline puisque, ce crédit d'impôt étant reversé aux entreprises avec un an de décalage, selon leurs résultats de l'année précédente, les 4,2 milliards d'euros dus par l'État seront à distribuer en 2018 et non 2017.
Surtout, ce budget renonce au plan de 50 milliards d'euros d'économies sur 2015-2017, annoncé au printemps 2014 et adopté dans le cadre du pacte de responsabilité. Ce plan prévoyait notamment 10 milliards d'euros d'économies sur les dépenses d'assurance maladie, dont 3,5 milliards relevant de baisses de prix des médicaments. Cela explique-t-il pourquoi le rapport sur les charges et les produits de l'Assurance maladie pour 2017, également adopté le 7 juillet, n'annonçait pas de baisse de prix ? Réponse à la rentrée.
Tour de passe-passe budgétaire
Pour l'année prochaine, le gouvernement annonce... des dépenses ! Et abandonne son plan de 50 milliards d'euros d'économies, dont 3,5 milliards sur le médicament.
11 Juillet 2016