Le 11 janvier, la première réunion des groupes de travail concernant la négociation de l'avenant économique a porté sur le dépistage des angines bactériennes et des cystites à l'officine avec possibilité de délivrance protocolisée d'antibiotiques par le pharmacien. Lors de son Live hebdomadaire, le président de la FSPF en a résumé le contenu, expliquant notamment que « à la suite de la LFSS pour 2024, les textes réglementaires qui fixent le cahier des charges de formation, la liste et les posologies que nous pourrons délivrer sans prescription ainsi que les modalités modificatives de l’arbre décisionnel en dehors des exercices coordonnés de délégation doivent être transmis par la HAS, l’ANSM et le CNP Pharmacie avant fin janvier. Les textes seront publiés début février par la Direction générale de la santé ». Par ailleurs, le ministère doit publier, avant fin février, la tarification et le code acte de ces prises en charge qui pourront donc être mises en œuvre par les pharmaciens dès le 1er mars, « dans l’attente du véritable tarif conventionnel qui arrivera probablement en fin d’année », précise Philippe Besset.
Acte intellectuel et responsabilité
Si les pharmaciens sont globalement « d'accord sur la partie opérationnelle du dispositif », le volet rémunération devrait être plus âprement discuté. Pour le président de la FSPF, « la prise en charge de la pathologie du patient fait reposer sur le pharmacien la responsabilité de l’acte. C’est donc l'acte intellectuel et la responsabilité de l'officinal qui l'accompagne qui doivent fonder le prix de cette prise en charge ». Concrètement, la phase qui suit celle impliquant les critères d'inclusion du patient, à savoir celle qui fait entrer dans l'arbre décisionnel, devra être valorisée par un acte de prise en charge rémunéré, estime le président de la FSPF. Par ailleurs, les pharmaciens souhaitent également une revalorisation de rémunération liée à la réalisation du Trod. En prenant en compte les différents tarifs déjà existants en lien avec la prise en charge de ces pathologies, Philippe Besset estime que la rémunération globale des pharmaciens pour ces protocoles « devra se situer entre 6 et 160 euros (le tarif d'un passage aux urgences) ». Si le haut de la fourchette n'est pas sérieusement envisageable côté Assurance maladie, l'autre extrémité ne sera pas non plus jugée recevable par les officinaux : « L’éventail est large mais nous n’accepterons pas n’importe quoi. »