C'est un sujet qui revient régulièrement sur le tapis : en France, les médicaments prescrits aux enfants hors autorisation de mise sur le marché (AMM) sont encore trop nombreux. Et ce, malgré des mesures initiées... en 2000. 37,6 % des enfants de moins de 16 ans ont été exposés à au moins une prescription hors AMM en 2011, contre 42 % en 2000, constate l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) dans une nouvelle étude conduite en 2011 dans le sud de la France. Ces prescriptions correspondaient pour la moitié à une indication autre que celle fixée pour le médicament, sinon à des dosages inférieurs (26 %) ou plus importants (20 %) que ceux recommandés, ou encore au non-respect de l'âge minimal, de la voie d'administration, ou des contre-indications. « Loin d'être des erreurs systématiques, les prescriptions hors AMM en pédiatrie s'imposent souvent en l'absence de médicament adapté au profil du jeune patient », souligne l'Inserm. Mais à la différence de 2000, où la sonnette d'alarme avait déjà été tirée quant à la dangerosité de ces pratiques, les chercheurs n'ont cette fois-ci pas constaté de lien entre l'incidence de ces prescriptions hors AMM et le risque d'effets indésirables. « Certains médicaments qui présentaient des risques dans les années 2000 ne sont plus administrés chez l'enfant », indique Maryse Lapeyre-Mestre, auteur des travaux. Et de rappeler que dans certaines situations, le médicament peut être remplacé par d'autres approches thérapeutiques.