Si le réseau savait déjà que les résultats économiques de l’année passée étaient en recul et se doutait que la piètre amélioration enregistrée au premier semestre 2024 ne permettrait pas de compenser les pertes précédentes, les données chiffrées dévoilées par trois cabinets d’experts-comptables* lors de la Journée de l’économie de l’officine, qui célébrait ses 25 ans d’existence le 18 septembre dernier, ont remué le couteau dans la plaie. « Sans surprise, les bilans 2023 sont mauvais. Nous le savions, c’est la raison de notre mobilisation [du 30 mai dernier, NDLR]. En gros, les charges augmentent et la marge en pourcentage diminue. La conjonction de ces deux phénomènes crée un effet ciseaux qui pèse sur l’excédent brut de l’entreprise (EBE), qui est en recul pour la première fois depuis très longtemps », résume le président de la FSPF.
À l’occasion de son Live hebdomadaire, Philippe Besset relève également que sur les six premiers mois de 2024, « le recul de la marge en pourcentage se confirme [mais] la marge en euros se maintient et progresse un petit peu. Celle-ci n’arrive pas, ou alors tout juste, à couvrir l’évolution des charges. Cela signifie que la situation de l’officine en 2024 ne s’améliore pas par rapport à 2023. » Preuve en est, 2024 s’annonce comme « l’année d’un triste record » avec plus de 300 fermetures d’officines attendues selon les dernières projections.
L’enjeu des biosimilaires
Face à cette situation « alarmante », le président de la FSPF souhaite se concentrer sur les « lueurs d’espoir ». Outre les négociations avec l’Assurance maladie qui ont abouti en juin dernier à « un nouveau modèle économique dont les premiers effets se verront en 2025 », les prospectives font état d’une augmentation de marge de 2 % par an. « Pour l’instant nous les atteignons et la marge sera probablement améliorée l’année prochaine par l’introduction à notre activité – nous l’espérons – des biosimilaires et des remises afférentes. »
À cela s’ajoute, selon Philippe Besset, une prise de conscience par les titulaires des difficultés économiques. Il en profite pour rappeler que la FSPF a lancé la semaine dernière une enquête sur la trésorerie des officines, ouverte jusqu’au 30 septembre, qui a déjà reçu près de 2 000 réponses. Il exhorte les confrères à y participer, le but étant d’obtenir la contribution d’au moins 20 % des pharmacies afin de présenter des résultats solides aux pouvoirs publics à l’heure où s’élabore le prochain projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS).
*CGP, Fiducial et KPMG.