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Vaccination : tous sur le pont !

Alors que l’épidémie grippale flambe et que les appels à la vaccination se multiplient, la FSPF exhorte pouvoirs publics, confrères et fournisseurs à mettre les bouchées doubles.

© adobestock_freshidea

Ce sont 87 plans blancs qui ont été déclenchés dans les hôpitaux français depuis le début du mois. En cause ? L’intensification de la circulation des virus grippaux, dès la première semaine de l’année, alors que la phase épidémique est installée dans tout l’Hexagone, ainsi qu’en Guadeloupe, Martinique et Guyane. Une intensification qui se poursuit en deuxième semaine, déplore Santé publique France dans son bulletin hebdomadaire des infections respiratoires en date du 15 janvier 2025. L’agence insiste sur « une sévérité marquée de l’épidémie avec une activité hospitalière très élevée et une nette augmentation des décès ». Ainsi, du 6 au 12 janvier 2025, sur les 8 368 décès déclarés par certificat électronique (soit moins de la moitié des déclarations), « 7,3 % l’ont été avec une mention de grippe comme affection morbide ayant directement provoqué ou contribué au décès ». Soit 611. Mais avec des disparités régionales marquées, la Bourgogne-Franche-Comté étant la plus touchée avec une part de décès pour grippe de 12,4 %.

Réassort exceptionnel

Au vu de la situation épidémiologique, les autorités de santé rappellent à l’ensemble de la population, et en particulier aux personnes fragiles, qu’il est « encore temps de se faire vacciner ». Mais, en raison de l’effort fourni tout au long du mois de décembre par les pharmaciens pour retrouver un niveau de vaccins délivrés équivalent à celui de l’an dernier, certaines officines n’ont plus de dose en stock et aucun réassort n’est possible. Lors d’une conférence de presse le 7 janvier dernier, le président de la FSPF évoquait, à date, 10,3 millions de vaccins délivrés (contre 10,2 millions un an plus tôt) dont 60 % administrés par le pharmacien, et comptabilisait encore 600 000 doses de vaccins dans les pharmacies, mais réparties de façon hétérogène. Une semaine plus tard, ce nombre passait à 400 000. Dans ce contexte, la Direction générale de la santé (DGS) a annoncé la mise à disposition de nouvelles doses par les laboratoires GSK (Fluarix Tetra – nombre de doses non communiqué) et Sanofi (Vaxigrip Tetra – 250 000 doses, initialement prévues pour les marchés étrangers).

Augmenter les stocks

Face à cette problématique d’approvisionnement et persuadé que la vaccination antigrippale va prendre de l’ampleur – le ministre délégué à la Santé, Yannick Neuder, pose d’ailleurs la question d’une obligation vaccinale tant pour les soignants que pour les patients en ALD –, Philippe Besset enjoint chaque pharmacien à acheter 10 % de vaccins grippe en plus pour la saison 2025-2026. Mais la FSPF espère bien que les confrères ne seront pas les seuls à fournir un effort supplémentaire. « La population cible est de 18 à 20 millions de personnes, mais l’estimation des besoins en vaccins antigrippaux n’est pas aisée. C’est pourquoi pour l’année prochaine, nous souhaitons motiver les fabricants à accepter de reprendre 20 % des doses de vaccins que les pharmaciens n’auraient pas délivrées », a annoncé Philippe Besset lors de son Live hebdomadaire. Ce n’est pas tout, la FSPF compte également demander aux pouvoirs publics de s’investir pleinement dans la campagne 2025-2026 en disposant d’un « stock tampon » auquel les officines pourront faire appel si les délivrances de vaccins « dépassent leurs capacités de stockage ».

Des vaccins dans les cabinets ?

Quant aux demandes de médecins et d’infirmiers de disposer de vaccins grippe, le président de la Fédération voit d’un bon œil, en termes de santé publique, que tous les effecteurs aient envie d'en faire davantage. Néanmoins, tient-il à insister, ces professionnels de santé, qui ne sont pas des spécialistes de la délivrance de produits de santé, doivent évaluer si cela est « économiquement jouable » puisqu’ils devront, si leur demande est acceptée, acheter les doses de vaccins comme le font les pharmaciens. « Ils doivent être conscients que c’est un risque financier. Sont-ils prêts à l’assumer ? », interroge Philippe Besset.

Par Mélanie Mazière

17 Janvier 2025

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