Dans le cadre du projet de loi relatif à l’accélération et à la simplification de l’action publique (Asap), qui sera examiné début mars par le Sénat, le gouvernement entend assouplir les règles de la vente en ligne de médicaments. Avec cet objectif, le projet de loi en préparation prévoit donc la création de plates-formes et d'autoriser les officines à détenir des locaux déportés. Le texte souhaite également modifier le mode de calcul du nombre d'adjoint(s) en supprimant du chiffre d’affaires certaines catégories de produits. Autant de dispositions auxquelles s’oppose la profession.
Des algorithmes sans âme
Interrogé au Sénat par Daniel Chasseing (Les Indépendants, Corrèze) sur le risque de « fragilisation du modèle économique » des pharmacies, notamment dans les territoires ruraux, le nouveau ministre de la Santé, Olivier Véran, avait assuré que le gouvernement n'avait « jamais eu l'intention d'aller vers des plates-formes de vente en ligne du type Amazon ou autre. […] J'entends que, dans ce projet, le mot de plate-forme puisse inquiéter, voire parfois choquer, a-t-il déclaré. Pour couper court à tout risque [...], des amendements seront déposés pour clarifier les dispositions applicables et supprimer jusqu'à la notion de plate-forme », a-t-il assuré. Sauf que la nouvelle version du projet de loi soumise aux représentants de la profession jeudi 20 février en fin d’après-midi ne leur convient toujours pas. Certains passages ont été reformulés mais « tous les points non négociables y figurent encore », relève la FSPF pour qui « c’est toujours non ! ». « Il y a des lignes rouges à ne pas franchir, prévient le président de la FSPF, Philippe Besset. Nous sommes pour un usage d'Internet qui rapproche les patients de leur pharmacie de proximité. En revanche, nous serons toujours contre celui qui les éloigne en leur permettant d’être livrés par l’intermédiaire de plates-formes et d’algorithmes sans âme. »