Déjà que les rapports entre le CEPS et les acteurs du maintien à domicile n'étaient pas au beau fixe, un second front serait-il sur le point de s'ouvrir ? Dans une nouvelle lettre de mission, récemment mise en ligne sur le site du ministère de la Santé, le gouvernement donne une orientation claire au président du CEPS Maurice-Pierre Planel : économies toute ! En particulier sur les médicaments génériques : le comité « proposera des niveaux de décotes plus importants (que ceux actuellement pratiqués) et intervenant plus rapidement pour les groupes génériques dans les classes thérapeutiques où l'offre générique est déjà bien présente ». Pour rappel, la décote actuelle est obligatoirement de 60 % par rapport au prix du princeps – lui-même diminué de 20 % dans la foulée – et une nouvelle décote de 7 % est appliquée au bout de dix-huit mois. Depuis une quinzaine d'années, cette décote augmente régulièrement : elle était de 30 % par rapport au princeps en 2002, de 40 % en 2006, 50 % en 2009 et 55 % en 2012. L'idée semble donc d'aller encore plus loin.
La lettre de mission vise aussi « les médicaments dont le coût pour l'Assurance maladie est élevé ou [dont] le prix est important ». Une dernière phrase appelle l'attention : « Dans tous les cas, le prix du médicament princeps devra converger vers celui du médicament générique. » Le prélude à un tarif forfaitaire de responsabilité (TFR) généralisé ? On n'en est pas encore là mais la vigilance est de mise côté génériqueurs, représentés par le Gemme qui, alerté sur le sujet, attend les arbitrages ministériels. Tout comme du côté des pharmaciens. « Nous excluons d'accompagner la campagne ministérielle sur le générique si les règles concernant l'officine ne sont pas connues », assène même Philippe Gaertner, président de la FSPF. Après un suspense de plusieurs mois, la ministre de la Santé Marisol Touraine doit justement dévoiler le 27 septembre prochain « sa » campagne de réhabilitation du médicament générique.
Vers une baisse des prix généralisée ?
La nouvelle lettre de mission du Comité économique des produits de santé (CEPS) est claire : le gouvernement veut intensifier les économies sur le générique.
13 Septembre 2016