« Je vous le demande, pour vous-même, votre entourage, les Français. Si vous n'êtes pas encore vaccinés, faites-le rapidement ». C'est une invitation forte que le ministre de la Santé, Olivier Véran, a adressée aux professionnels de santé dans une lettre datée du 5 mars, déplorant que la couverture vaccinale des soignants contre la Covid-19 progresse « trop peu » - 40 % pour les personnels d'Ehpad et 30 % pour les personnels des établissements de santé. Dans la foulée, les sept ordres des professions de santé (dont l'Ordre des pharmaciens) ont lancé aux soignants un appel similaire, « parce que cela relève de leur devoir déontologique, protéger leurs patients [...], et parce qu'il est impératif qu'ils puissent [...] se protéger contre le virus [...], et freiner la propagation de l'épidémie ». L'Académie de médecine est même allée un cran plus loin, en recommandant que cette vaccination devienne obligatoire pour tous les professionnels de santé...
Décalage avec le monde infirmier
Une mesure qui, si elle se concrétisait, pourrait ne pas être bien accueillie par toutes les corporations. Dans une enquête menée en novembre 2020 par Santé Publique France, près de 80% des pharmaciens ont manifesté leur intention de se faire vacciner contre la Covid-19 – une proportion identique à celle des médecins –, quand les infirmiers n'étaient que 55 %. Un clivage net que l'on retrouve dans les chiffres de la couverture anti-grippale : toujours selon Santé Publique France, elle s'élevait à 72 % chez les médecins contre 36 % chez les infirmiers pour la période hivernale 2018-2019.
En 2017, à une très large majorité (71 %), les pharmaciens s'étaient positionnés en faveur d'une vaccination antigrippale obligatoire pour les professionnels de santé.