Àquelques semaines du début des négociations de la nouvelle convention pharmaceutique, il n’est plus temps de se cacher derrière des déclarations d’intention. Il faut agir ! C’est pour cette raison que la FSPF, après des mois de travail interne, a choisi de mettre ses propositions au grand jour dans le cadre convenu en intersyndicale. Notre credo est connu : les honoraires doivent non seulement être maintenus mais étendus, pour lutter contre les baisses de prix et favoriser un exercice plus serein de notre métier. Être pénalisé économiquement en retenant la dispensation d’un produit potentiellement délétère pour le patient est un paradoxe qui ne peut plus durer.
« Nous ne braderons
pas notre avenir
professionnel, ni celui
de nos entreprises. »
Pour cela, la solution est claire : la création d’honoraires supplémentaires de 2 euros par ordonnance en moyenne. Mais ce n’est pas tout. Toujours dans cette optique, nous demandons l’introduction d’une rémunération pour les interventions du pharmacien sur l’ordonnance, la tenue du dossier patient, la préparation des doses… bref tout ce qui fait qu’un pharmacien a sa place dans le système de santé. Je n’oublie pas les entretiens pharmaceutiques : leur paiement doit se faire de manière simple, rapide et transparente, en y ajoutant la création d’une lettre-clé. Les médecins ont leur « C », les kinésithérapeuthes leur « K » : nous attendons maintenant notre « P ».
Nous avons la parole de la ministre de la Santé Marisol Touraine quant à l’engagement financier de l’Assurance maladie sur plusieurs années dans cette convention. Même si, à l’heure où j’écris ces lignes, je n’en connais pas le montant, je veux vous assurer que nous ne braderons en aucun cas notre avenir professionnel et celui de nos entreprises. Le financement de la convention pharmaceutique devra être significatif – je vous rappelle que les médecins ont obtenu 1 milliard d’euros par année pleine – et pérenne. Faute de quoi, le mouvement de la profession vers des soins de qualité réalisés au juste prix sera enrayé. Ceux qui nous auraient refusé cet accompagnement financier et professionnel auraient beau alors compter les fermetures de pharmacies en zone rurale ou les patients laissés sur le carreau du système de santé, il serait trop tard.