Vous souvenez-vous des engagements pris par le gouvernement d’assurer une lisibilité aux professionnels de santé et de l’annonce qui avait été faite ? Les dépenses d’assurance maladie devaient respectivement croître de 2,1 % pour 2014, puis 2 % en 2015 et 1,9 % en 2016... Ça, c’était avant. Avant que l’Europe ne réclame à l’État français plus de gages sur les déficits sociaux et que l’État français y accède, contraint et forcé.
D’un seul trait de plume, l’Objectif national des dépenses d’assurance maladie (Ondam) 2016 vient donc de passer à 1,75 %, en diminution de 0,25 % par rapport à la promesse faite en 2014. Une bagatelle ? Non, ce quart de point représente à lui seul 445 millions d’euros d’économies supplémentaires à répartir entre tous les postes de dépenses en santé, pour un total qui approchera les 3 milliards d’euros !
Or, vous ne le savez que trop bien, les économies réalisées tous les ans sur les produits de santé sont bien supérieures à la part qu’ils représentent dans ces dépenses. Cette injustice se reproduira certainement en 2016 et les années suivantes. Alors autant s’en prémunir dès aujourd’hui.
« Les promesses du gouvernement sur l’Ondam ne sont pas tenues. »
Je le rappelle encore une fois, nous avons conçu les honoraires pharmaceutiques pour cela : éviter une partie – je dis bien une partie seulement – des effets délétères des baisses de prix sur notre économie. Vous avez déjà pu constater un effet bénéfique sur les comptes de vos entreprises depuis le début de l’année et il en ira de même – à plus forte raison ! – au 1er janvier prochain, lors du passage de 0,80 euro à 1 euro par boîte. Je ne regrette qu’une chose : que les pharmaciens n’aient pas pu bénéficier plus tôt de ces honoraires car le retard dans l’application de cette mesure a eu des effets néfastes sur le réseau. La tenue à la rentrée prochaine du premier Observatoire de la rémunération officinale avec l’Assurance maladie permettra à tous de se rendre compte, chiffres à l’appui, des effets positifs de cette réforme mais aussi de l’impact plus que négatif des baisses de prix actées en 2015. La vérité est qu’il faut se battre en permanence, nous y sommes prêts !