Son usage reste confidentiel : selon l’Union française pour la santé bucco-dentaire (UFSBD), à peine plus de 10 % de la population a adopté le fil dentaire. Plusieurs facteurs peuvent expliquer ce manque d’intérêt. Tout d’abord, il nécessite un peu d’entraînement ainsi qu’une bonne dextérité. Une fois tendu entre le pouce et l’index, il doit être inséré délicatement entre deux dents avant d’amorcer un mouvement de va-et-vient*. Afin de ne pas blesser la gencive, le geste doit s’effectuer avec une certaine retenue. Pour les novices, le laboratoire Sunstar propose un système de fil dentaire fixé sur un manche qui facilite la prise en main (Gum Easy-Flossers).
Le second facteur limitant des ventes de fil dentaire se situe du côté de la prescription des chirurgiens-dentistes. En effet, ces derniers préconisent plus largement le recours aux brossettes pour l’hygiène quotidienne des espaces interdentaires.
Remise en cause
De plus, en France, les autorités de santé n’ont jamais promu l’usage du fil dentaire. Or les recommandations officielles jouent un rôle prépondérant dans la démocratisation des gestes d’hygiène. Les exemples américain et britannique en sont de parfaits reflets. L’utilisation du fil dentaire, recommandée par leurs services de santé depuis plus de trente ans, y est répandue. Néanmoins, le vent est en train de tourner : la publication en août dernier d’une enquête de l’agence Associated Press a mis au jour l’absence de preuves scientifiques solides validant l’efficacité du fil dentaire dans la lutte contre la plaque dentaire. En conséquence, le gouvernement américain a retiré les recommandations de son usage dans la prévention des caries et des inflammations gingivales. Le National Health Service britannique procède également à une réévaluation du sujet. En France, le débat n’a même pas eu le temps d’exister.
*L’UFSBD l’explique en images sur son site internet www.ufsbd.fr