L’année 2017 a été rocambolesque. Les élections présidentielles et législatives ont rebattu toutes les cartes politiques ; pour les pharmaciens également, l’an passé n’a pas été comme les autres. Certaines choses ne changent évidemment pas : un rapport assassin de la Cour des comptes, l’Autorité de la concurrence à nos trousses sur le capital et le monopole… Ce n’est pas la première fois que la profession est attaquée de la sorte et, je vous le prédis, ce ne sera pas la dernière. Les baisses de prix sur les médicaments font également partie de cette litanie dont la profession se passerait bien. L’année prochaine ne dérogera malheureusement pas à cette règle. En ne signant pas l’avenant no 11 à la convention pharmaceutique, nous avons pour la première fois dit non à cet engrenage diabolique qui favorise le moins-disant en termes de qualité de service dans notre profession.
Mais il faut également souligner le positif. Qui aurait cru en effet, il y a encore quelques années, que les pharmaciens se lanceraient si massivement dans la vaccination à l’officine ? Au vu de ce succès, nous demandons d’ores et déjà l’extension de cette expérimentation à deux régions supplémentaires dès le mois d’octobre prochain. En plus d’améliorer la couverture vaccinale, gageons que cette possibilité offerte aux patients est un service dont ils ne souhaiteront plus se passer dans les années à venir. De leur côté, les entretiens pharmaceutiques évoluent et s’adaptent aux réalités de l’officine ; ils sont même étendus aux patients âgés et polymédiqués par le biais des bilans de médication, dont nous accompagnerons le déploiement durant l’année 2018.
La profession se doit de répondre présent en allant au-devant des besoins de nos patients, l’officine évolue et son image aussi. Et elle le fait nettement plus rapidement que d’aucuns le croient. Pour qu’il n’y ait plus de retour en arrière possible, j’invite les pouvoirs publics à prendre leurs responsabilités et à permettre aux pharmacies de continuer à proposer une dispensation de qualité et de proximité, par des professionnels libéraux et indépendants.
Philippe Gaertner
Président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France
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