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Des missions, oui, mais à quel prix ?

Les discussions autour des nouvelles missions avancent entre les syndicats et l’Assurance maladie. Avec des rémunérations plus ou moins acceptables pour les pharmaciens.

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Il aura fallu quatre séances de négociation entre syndicats (FSPF, Uspo) et Assurance maladie pour arriver au cœur du sujet : les nouvelles missions et leur rémunération. Lors des réunions des 22 et 28 mars dernier, un sujet a été particulièrement débattu : la mise en place de bilans de médication par le pharmacien. La population cible de cette nouvelle mission est importante : près de 3,9 millions de Français d’après l’Assurance maladie, dont 10 % seraient, selon une estimation syndicale, pris en charge en officine. Des patients polymédiqués, de 65 ans et plus et souffrant d’une affection de longue durée (ALD), ou de plus de 75 ans avec ou sous sans ALD.

Peut mieux faire

La sélection des patients serait basée à la fois sur la polymédication et la chronicité du traitement, à savoir au moins cinq médicaments délivrés sur un mois pendant l’année de référence ; la chronicité se définissant par une durée de délivrance d’au moins six mois. Pour trois entretiens (recrutement, explication, résultat), dont deux la première année, plus la sélection préalable des patients ainsi que l’analyse et le suivi de leur cas, l’Assurance maladie a proposé de payer 40 euros, revalorisés à 60 euros par patient le 28 mars dernier. Cette nouvelle rémunération sur objectifs de santé publique (Rosp) serait versée à la fin du premier trimestre de l’année N+1, soit six mois plus tôt que pour les entretiens actuels. Un premier pas mais insuffisant pour Philippe Gaertner, président de la FSPF. Selon les estimations syndicales, cette mission pourrait représenter 25 millions d’euros en année pleine.

Grand écart

C’est aussi sur la question de la rémunération qu’achoppe le dépistage du cancer colorectal à l’officine. En effet, si l’Assurance maladie et les pharmaciens sont d’accord sur le rôle que peut jouer la profession dans la distribution et l’accompagnement des tests, les barèmes proposés le 28 mars par l’Assurance maladie reviendraient à rémunérer environ 1,50 euro par test, après une première proposition à 1 euro, calculée comme suit : 175 euros pour 200 tests envoyés, 350 euros entre 200 et 400 tests… Pour la FSPF, pas question d’accepter en-deçà de 5 euros par test. Pas sûr que les partenaires sociaux parviennent à un accord sur ce point…

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