Le Tour de France de la convention vient de s’achever. À chacune des étapes, nous avons pu apprécier les avancées apportées par ce nouveau contrat avec l’Assurance maladie pour notre profession. Notre métier est plus que jamais reconnu. Autre preuve, s’il en fallait, le projet de loi porté par la députée Stéphanie Rist. Il prévoit en effet d’étoffer encore un peu plus notre rôle, notamment en nous donnant la possibilité de renouveler les traitements chroniques pour trois mois supplémentaires.
Malgré cela, nous sommes en colère. Pas contre la réforme des retraites qui nous est plutôt favorable, mais contre les nouvelles baisses de prix envisagées sur les médicaments dits « matures ». Ces baisses vont représenter plus de 67 millions d’euros en 2023 !
« Il est urgent
de trouver d’autres
solutions pour
financer l’innovation
dans notre pays. »
Trop, c’est trop, et il est urgent de trouver d’autres solutions pour financer l’innovation dans notre pays. Le niveau de prix des médicaments en France est tellement bas que certains fabricants se demandent comment ils pourront continuer à les produire, alors même que les ruptures sont déjà notre lot quotidien. Une telle politique est non seulement désastreuse pour l’économie de nos entreprises mais aussi pour l’équilibre de notre réseau. Par ricochet, elle menace l’accès aux médicaments de nos concitoyens déjà confrontés aux pénuries de médecins.
Face à cette situation inacceptable, l’ensemble de la chaîne du médicament a décidé de réagir et de ne pas siéger au comité de suivi des génériques (CSG) du 26 janvier dernier. Le gouvernement doit revoir sa copie et à la Fédération, nous plaidons pour que les médicaments d’intérêt thérapeutique majeur de première intention ne soient plus concernés par les réductions tarifaires. Au contraire, leurs prix doivent être augmentés en raison notamment de l’inflation. D’ailleurs, pour limiter les concurrences de prix entre les pays, à l’origine de ruptures, nous souhaitons la mise en place de tarifs européens. Notre mobilisation semble avoir d’ores et déjà porté ses fruits et la Première ministre, Élisabeth Borne, a décidé de mettre en place une mission interministérielle sur la régulation du prix du médicament. Cette mission, dont les travaux ont débuté le 2 février, doit nous permettre de sortir du cycle infernal de baisses de prix entamé il y a quinze ans et faire en sorte que le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2024 soit le signe d’un renouveau de la politique du médicament.