Le 30 septembre dernier, il y eut les slogans, les chansons, les fumigènes et les pancartes… mais aussi la joie paradoxale de se retrouver ensemble, malgré l’urgence de la situation. En tant que représentant de votre profession, je n’étais malheureusement pas à vos côtés dans la rue ni même derrière les rideaux clos de mon officine mais dans les bureaux d’une administration parisienne pour y négocier notre avenir. J’ai néanmoins nettement perçu la mobilisation puissante qui vous animait. Et qui a renforcé notre position dans les ministères, à tel point que la loi Activité – le nouveau nom de l’ex-loi Montebourg – ne concernera plus les pharmaciens. Toutes les mesures nous intéressant seront « rapatriées » dans le projet de loi Santé de notre ministre Marisol Touraine. Un soulagement, tant cette dernière s’est montrée une interlocutrice attentive ces dernières semaines. Nous partions de loin : dois-je vous rappeler les conclusions du rapport de l’Inspection générale des finances et ses conséquences potentiellement dévastatrices pour notre profession ? Nous sommes réellement passés à deux doigts d’un cataclysme à nul autre pareil. Pour autant, nous aurions tort de penser que nous en avons réchappé. Jusqu’au dernier amendement, à la dernière minute de l’ultime débat parlementaire, un retournement de situation ne peut être exclu.
« La profession est
passée à deux doigts d’un cataclysme à nul autre pareil. »
C’est pourquoi je vous invite à ne pas relâcher vos efforts. Tout le travail effectué depuis des mois l’aurait été pour rien si nous ne finissions pas par obtenir gain de cause. Je vous demande donc de continuer à vous mobiliser pour votre défense, notamment au travers des affiches distribuées par l’Ordre des pharmaciens et en continuant à faire signer les pétitions. Nous entrons en réalité dans la phase la plus critique de cette « séquence », pour employer un terme à la mode : le moment où tous les dérapages sont possibles par inattention. Ne croyez pas avoir gagné quoi que ce soit pour le moment, la réalité vous rattraperait durement. Il est évident que nous ne nous laisserons pas faire, mais encore et toujours nous aurons besoin de vous pour nous aider à vous défendre. S’il ne fallait retenir que cinq mots de cet édito : ne baissez pas la garde !