C'est pour l'heure très hypothétique, mais c'est sur le tapis : Dominique Polton, conseillère auprès du directeur général de la Caisse nationale d'assurance maladie des travailleurs salariés, et chargée par Marisol Touraine, la ministre de la Santé, d'une mission sur l'évaluation du médicament, doit remettre le 16 juillet aux membres de son groupe de travail un premier jet de propositions... pour le moins choc.
Parmi elles, la proposition de remplacer le système de service médical rendu (SMR) actuel par deux seules catégories : un SMR suffisant (ouvrant la voie au remboursement), qui reposerait notamment, pour les médicaments princeps, sur l'existence de données cliniques par rapport à un ou des comparateurs actifs dans la demande d'inscription au remboursement adressée au gouvernement, et un SMR insuffisant. Conséquence non négligeable pour l'officine, l'idée est étudiée de ne conserver qu'un seul taux de remboursement à 60 %, comme pour les dispositifs médicaux. Pour ce faire, les médicaments aujourd'hui remboursés à 15 % seraient déremboursés. Ceux qui sont à 30 % seraient réévalués dans le temps afin de déterminer s'ils méritent de passer à 60 % ou de sortir du remboursement. Si ces décisions venaient à être entérinées, le projet de macaron, tel qu'il était jusque-là présenté, n'aurait probablement plus lieu d'être.
Les dés sont-ils jetés ? Pas complètement, puisque les membres du groupe de travail pourraient ensuite se réunir à nouveau à l'automne pour poursuivre les discussions et, le cas échéant, affiner les recommandations. Rappelons également que la ministre de la Santé Marisol Touraine s'est toujours opposé à tout déremboursement... Mais la machine est en marche.