Quelque 151 fermetures sur toute l'année dernière et déjà 99 pour le premier semestre 2015 ; il ne faut donc plus dire « une pharmacie ferme tous les trois jours » mais « une pharmacie ferme tous les deux jours ». L'inquiétude créée par ces chiffres issus des données démographiques de l'Ordre des pharmaciens est grande : « du jamais vu dans notre profession », prévenait le président de la FSPF Philippe Gaertner, lors de la conférence de présentation du Congrès des pharmaciens de Reims, le 22 septembre dernier. Un examen plus attentif montre toutefois que « les faillites au sens juridique ne [représentent] que 9 % », analyse Isabelle Adenot, présidente de l'Ordre des pharmaciens. « En fait les pharmaciens restituent davantage les licences, [c'est-à-dire] ferment quand [ils] n'arrivent pas à vendre et s'en vont. » Les restitutions de licences représentent ainsi 43 % de ces 99 fermetures et les regroupements volontaires 31 %.
La moitié de ces fermetures – 48 % exactement – ont eu lieu dans des communes de moins de 7 000 habitants. « Sur les six derniers mois, les départements les plus touchés par les fermetures [proportionnellement au nombre d'officines total, NDLR] sont : l’Orne, la Vienne, le Gers, la Haute-Marne, les Vosges. En nombre, c’est bien sûr la région Île-de-France [qui arrive en tête], avec 20 en 6 mois », analyse la présidente de l'Ordre. Ces officines sont souvent situées « en milieu rural » ou dans des « quartiers difficiles », abonde Philippe Gaertner pour qui les causes de cette accélération sont connues : recul des marges, baisses des prix des médicaments…