C'est un Nicolas Revel ouvert qui s'est présenté ce samedi 17 octobre au Congrès de Reims. Au cours d'un échange public d'une heure avec Philippe Gaertner, qui lui rappelait à quel point les plans d'économies successifs ont mis à mal le réseau officinal que la convention de 2012 avait pourtant tenter de stabiliser, le directeur général de l'Assurance maladie a admis les difficultés de la profession. Et même suggéré qu'elles se poursuivront ces prochaines années : « Il y a une tendance, et pas seulement française, qui vise à maîtriser les dépenses de santé et, parmi elles, le poste des produits de santé. Je mentirais en distant que cela ne se prolongera pas. » Mais c'est justement « tout l'intérêt de parvenir à diversifier vos modes de rémunération », a-t-il poursuivi.
À ce titre, il estime que la réforme instituant les honoraires « a atteint son objectif même elle n'a pas totalement mis à l'abri l'économie officinale ». Un point d'accord avec le président de la FSPF selon qui cette réforme était essentielle à la survie du réseau mais n'a pu enrayer qu'en partie la spirale déflationniste du prix des médicaments. Pour autant, et sans rien vouloir exclure des mesures proposées par le plan d'urgence du syndicat, saluant même des pistes « intéressantes », Nicolas Revel estime qu'il est trop tôt pour revoir ce dispositif conventionnel. La FSPF appelle à étendre l'honoraire sur les ordonnances complexes à celles des patients souffrant d'affection de longue durée (ALD) mais le directeur général de l'Assurance maladie estime qu'« une évolution de quelques mois ne fait pas forcément une tendance à l'horizon. Il y a aussi besoin d'observer sur une plus longue durée que ce seul premier semestre 2015. Au-delà, si vraiment en 2016 nous constations un écart à la cible, nous serions en effet amenés à […] voir ce qu'il serait envisageable de faire ».
En revanche, il ouvre dès le 5 novembre, première date d'une série de trois réunions fixées jusqu'en décembre, les négociations autour de la rémunération sur objectifs de santé publique (Rosp). « Nous n'avons pas pour objectif de réduire le montant versé chaque année aux pharmaciens », a d'emblée précisé Nicolas Revel. Mais il entend demander des efforts supplémentaires aux pharmaciens en matière de substitution générique, ainsi qu'une aide pour « mieux identifier les prescripteurs hospitaliers », en saisissant leur numéro RPPS, afin de permettre à l'Assurance maladie « d'ouvrir un dialogue avec l'hôpital pour agir sur les prescriptions dans le Répertoire et mieux maîtriser ces prescriptions hospitalières exécutées en ville ». Il est également prévu de « toiletter et élargir à brève échéance » les entretiens asthme et AVK. Autant d'éléments qui pourraient donc être conclus d'ici la fin de l'année.