Depuis fin 2014, la rosuvastatine (Crestor) et l'ézétimibe seul ou en association (Ezetrol ou Inegy) ne pouvaient plus être remboursés qu'à condition que les services du contrôle médical de l'Assurance maladie aient donné leur feu vert, donc une fois que le médecin avait rempli le formulaire ad hoc ou s'était connecté sur son espace professionnel Ameli. Un système d'exception. Il faut dire qu'avec plus de 500 millions d'euros de remboursement en 2013, les deux molécules constituent d'importants postes de dépenses.
Coup de théâtre le 9 mars : le Conseil d'État, saisi par les laboratoires AstraZeneca et MSD, a annulé la mise sous tutelle de ces deux molécules, « en raison d'un problème de chronologie dans la procédure, assure l'Assurance maladie. En revanche, le Conseil d’État n’a pas suivi les deux laboratoires concernés dans leur demande d’annulation de la décision cadre, qui acte le principe de la procédure de demande d’accord préalable ». Et il n'a pas fallu longtemps à l'Assurance maladie pour retomber sur ses pieds : les nouveaux textes concernant la mise sous tutelle de la rosuvastatine et de l'ézétimibe sont parus au Journal officiel le lendemain de la décision d'annulation du Conseil d'État. Fortement opposée à cette disposition, la Confédération des syndicats médicaux de France (CSMF) dénonce une nouvelle fois un « déni de démocratie » de la part de l'Assurance maladie. Pas sûr que cela suffira à la faire changer d'avis.
La tutelle du Crestor ressuscitée au deuxième jour
Annulées suite à une décision du Conseil d'État, les mises sous tutelle de la rosuvastatine et de l'ézétimibe ont immédiatement été réintroduites.
11 Mars 2016