Les discussions entre les médecins libéraux et l'Assurance maladie autour de la convention médicale entrent dans le dur. Depuis le 25 mai dernier, la phase de négociation à proprement parler a en effet commencé et Nicolas Revel, directeur général de l'Assurance maladie, n'est pas venu les mains vides. Dans un document diffusé lors de cette séance, il propose une somme forfaitaire de 50 000 euros – en deux versements, l'un à l'installation, l'autre un an après – aux médecins qui s'installeraient dans une zone identifiée comme « sous-dense » par les agences régionales de santé (ARS). En clair : un désert médical.
Bonus sur bonus
Il faut dire que les mesures déjà en place n'ont pas remporté un grand succès. L'option Démographie a rassemblé 2 075 adhérents, qui ont touché en moyenne 15 000 euros par an. L'option Santé solidarité territoriale est quant à elle encore moins courue, puisqu'elle n'a attiré que 28 praticiens, dont seulement 12 ont rempli leur engagement. Organisation complexe, versements tardifs…, l'échec est patent. L'Assurance maladie souhaite donc faire table rase en proposant cette somme de 50 000 euros à l'installation, ainsi qu'une majoration de 10 % des honoraires annuels – dans la limite de 20 000 euros – aux praticiens en fin d'exercice pour faire la transition avec les petits nouveaux venus les remplacer, lesquels devront avoir moins de 50 ans. De plus, les ARS pourraient décider d'aller au-delà, en majorant ces sommes si elles le souhaitent. Alors, simple « effet d'annonce », comme le clament certains syndicats de médecins, ou véritable prise de conscience ?