Les représentants des prestataires santé du maintien à domicile (MAD), pharmaciens compris, ne sont plus seuls dans leur combat contre les baisses de prix. La Fédération française des associations et amicales de malades, insuffisants ou handicapés respiratoires (FFAIR) et la Fédération française des diabétiques (FFD) montent elles aussi au créneau, dénonçant de concert les quelque 200 millions d'euros d'économies, soit de 4 % à 10 % de baisses de prix sur plus de 250 dispositifs médicaux dans le secteur du MAD, réclamés par le gouvernement, comme le prouve un avis paru au Journal officiel le 5 août dernier. « Nous ne sommes pas habitués à de telles méthodes sans dialogue et concertation. [...] Imposer sans discuter, ce n’est pas le principe de la démocratie en santé ! [...] S’attaquer au prix de revient risque de réduire la qualité de ces dispositifs et donc d’amoindrir la qualité de la prise en charge des patients », dénonce la FFD dans une lettre ouverte adressée à la ministre de la Santé Marisol Touraine, datée du 31 août dernier.
Auditions en série
Après une première réaction le 8 août dernier, ce n'est qu'à la rentrée que la contestation a réellement pris de l'ampleur, avec la publication d'une lettre ouverte à François Hollande dans la presse nationale, qui a été distribuée devant le ministère de la Santé et celui des Finances, ainsi que d'une pétition sur Change.org. Première conséquence, l'intersyndicale formée par les représentants des pharmaciens et des prestataires de santé à domicile pour tenter de contrer ces baisses de prix a déjà été entendue ce vendredi 2 septembre par des représentants du ministère de l'Économie et des Finances, ainsi que par la direction de la Sécurité sociale. « C'est un début de réponse mais la mobilisation continue tant que nous n'aurons pas de solution globale », commente Jean-Philippe Alosi, au nom de l'intersyndicale. Par ailleurs, côté pharmaciens, l’Union nationale des prestataires de dispositifs médicaux (UNPDM), par l'intermédiaire de son président Fabrice Camaioni, a rencontré le Comité économique des produits de santé (CEPS), l'instance chargée de négocier ces baisses de prix au nom du gouvernement, ainsi que le cabinet de la ministre de la Santé le 2 septembre. La FSPF a également appelé à signer la pétition « Ne sacrifiez pas la santé à domicile ». En début de semaine prochaine, ce sera au tour de l'intersyndicale d'être reçue par Maurice-Pierre Planel, président du CEPS. La mobilisation portera-t-elle ses fruits ?