Le jury, composé à parts égales de membres de l'Association nationale des étudiants en pharmacie de France (Anepf) – en les personnes de ses président et vice-président 2015-2016 Nassim Mekkedem et Hadrien Philippe –, ainsi que de David Pérard et Éric Garnier, respectivement directeurs de la rédaction et de la publication du Pharmacien de France, a choisi. Il aura fallu pour cela départager 24 thèses, un nombre encore en augmentation pour cette troisième édition du Prix de thèse Anepf-Le Pharmacien de France. Et cette année, les deux travaux universitaires qui ont eu les honneurs du prix spécial ainsi que du Grand Prix de thèse partagent de nombreux points, dont une vision ouverte de l'avenir de la profession. Marion Bigeard, tout d'abord, auteure d'une thèse intitulée « L'attractivité de l'officine ». Issue de la faculté de Poitiers, cette jeune pharmacienne a tenté de résumer elle-même son travail à la tribune du Congrès en reprenant une citation d'une designeuse d'officine : « rentrer dans une officine quand on est malade, c'est comme écouter une chanson triste quand on vient de se faire larguer ».
Séduisante officine
En d'autres termes, pour se faire désirer, l'officine doit aussi se rendre plus attrayante : « effectivement, pour la majorité de la population française, les pharmacies ne sont plus au goût du jour [...]. Mais en se servant des outils du marketing, du merchandising », Marion Bigeard fait le pari que « le pharmacien va donc devoir réinventer son magasin pour séduire sa clientèle ». C'est cette vision de son métier qui lui a fait remporter le prix spécial du jury 2016. Quant au grand prix, c'est la nantaise Julie L'Haridon, avec un travail intitulé « Pharmacien, un métier d'avenir », qui l'a reçu des mains du doyen de la faculté de pharmacie de Nantes, Virginie Ferré. Un titre de thèse qui est exactement – c'est un hasard – le slogan du Congrès des pharmaciens de Cannes-Mandelieu. Cette étudiante méritante, puisqu'elle a également reçu le prix du meilleur stage dans sa faculté, a été récompensée pour un travail dont l'objectif était de traiter « les divers remaniements mis en place par l’État afin de faire face à cette demande accrue de soins en France puis, dans un second temps, de se recentrer sur le métier d’officinal en mettant en exergue les évolutions phares de ces dernières années ». Elle y insiste notamment pour positionner le pharmacien dans la coopération interprofessionnelle, tout en regrettant qu'elle ne soit « toujours pas ancrée dans les mœurs des professionnels ». Tout un programme dont on ne doute pas qu'elle le mettra en œuvre dans les prochaines années.