Alors que la Guyane est en grève générale depuis le 27 mars, les pharmacies continuent, bon an mal an, à proposer leurs bons offices. Les titulaires et leurs équipes n'ont, pour l'heure, « pas de problème pour franchir les barrages et se rendre sur leurs lieux de travail, affirme Liliane Pognon, présidente du Syndicat des pharmaciens de la Guyane. On a maintenu l'organisation des gardes et un minimum d'officines par secteur sont accessibles, que ce soit à guichet ouvert ou fermé ».
Approvisionnement compliqué
En temps normal, les pharmacies guyanaises disposent d'environ trois mois de stock, ce qui permet actuellement à Ubipharm, l'un des deux grossistes-répartiteurs du département de « livrer une à deux fois par jour, sur le littoral. En revanche, je n'arrive pas à livrer à l'intérieur des terres car le fret aérien est supprimé », indique Kim Eguienta, son directeur général. De plus, plusieurs containers étant bloqués en dehors du territoire guyanais, il dit ne pas avoir sa « profondeur de stock habituel. Le problème, ce sont les 8 à 10 % de produits en rupture, qui risquent de l'être longtemps. Ce sont les produits vendus en petite quantité, tous les produits froids, vaccins et injections, mais également les antirétroviraux, immunosuppresseurs, facteurs de croissance, insuline et chiomiothérapie ».
Au-delà des aspects logistiques, « les confrères font preuve de solidarité vis-à-vis du mouvement de grève, assure Liliane Pognon, car, si la population est fragile, alors nos entreprises le seront aussi ». En cette période de négociation conventionnelle, la représentante syndicale assure ainsi que « tout ce qui viserait à diminuer le montant de notre rémunération mettrait à mal notre situation et notre mode d'approvisionnement très spécifique, ce qui ne nous permettrait plus d'assurer notre service ».