C'est la fin d'une longue attente. Le laboratoire Biogaran a annoncé la sortie effective le 1er avril dernier du « plus gros blockbuster de l'année », à savoir sa version de la rosuvastatine (Crestor). Ce générique se faisait en effet attendre depuis presque un an, après une inscription au Répertoire au printemps 2016 puis une admission au remboursement en août dernier. Malgré l'obligation d'un accord préalable depuis fin 2014 pour les nouvelles prescriptions de la molécule, qui a fait ployer le nombre d'instaurations de traitements, la statine reste une molécule majeure en termes de chiffre d'affaires avec 257 millions d'euros en 2016, pour 8,8 millions d'unités.
Cette sortie, poussée par l'Assurance maladie pour d'évidentes raisons financières, est la première sur le marché français et s'accompagne d'une passe d'armes entre génériqueur et exploitant du princeps, ici AstraZeneca qui estime que la protection brevetaire de son sel court jusqu'à décembre 2017, date à laquelle les concurrents de Biogaran sortiront leurs génériques. Le brevet sur la molécule a, lui, échu le 8 janvier 2016. AstraZeneca annonce donc avoir intenté une procédure judiciaire contre le génériqueur français. De fait, la différence entre le Crestor et sa version Biogaran tient au sel utilisé dans la formulation : du calcium pour le premier, du zinc pour le second. Exactement comme lors de la sortie des génériques du Plavix (clopidogrel) en 2009. Côté prix, la molécule est moins à la fête puisqu'une baisse de 15 à 20 % est prévue pour le 2 juillet prochain... et le Journal officiel du 21 mars a publié une seconde série de baisses de prix pour les dosages à 10 mg et 20 mg, effectives quant à elles depuis le 1er avril.
La rosuvastatine débarque en fanfare
Le premier générique du Crestor est enfin commercialisé sur le marché français depuis le 1er avril. Et ce n'est pas un poisson !
7 Avril 2017
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