Ce ne sont pas moins de dix produits indiqués dans le traitement de la gonarthrose qui feront les frais d'un déremboursement groupé*, le 1er juin prochain, pour une économie estimée à près de 70 millions d'euros par an pour l'Assurance maladie. Une histoire à rebondissements : en 2014, la Haute Autorité de santé (HAS) avait dû retirer ses avis de déremboursement sur ces acides hyaluroniques suite à la révélation de conflits d'intérêts ; ces avis ont finalement été confirmés les années suivantes malgré les recours intentés par les industriels du secteur, représentés par le Syndicat national de l'industrie des technologies médicales (Snitem).
Appel de circonstance
Mais ce dernier, comme l'Association française de lutte antirhumatismale (Aflar) ou les médecins rhumatologues, n'ont pas dit leur dernier mot. Ils interpellent aujourd'hui les candidats à l'élection présidentielle pour les inviter à revoir cette décision, pointant le fait que les antiarthrosiques symptomatiques d'action lente (AASAL) ont également fait l'objet d'un déremboursement le 1er mars 2015, laissant patients et médecins avec très peu d'options thérapeutiques prises en charge. En effet, le seul médicament qui serait encore remboursé le 1er juin prochain – à 15 % – serait Hyalgan (Expanscience). Une pétition lancée en ligne par l'Aflar rassemble d'ores et déjà 180 000 signatures. La campagne présidentielle, période propice aux promesses en tous genres, lui permettra-t-elle d'être entendue ?
*Adant, Arthrum, Durolane, Euflexxa, Go-On, Ostenil, Sinovial, Structovial, Synocrom et Synvisc-One.