Rien n'est encore définitivement arrêté. Mais les contours de la réforme du troisième cycle de pharmacie se dessinent : Dominique Porquet, anciennement responsable de la communication de la Conférence des doyens de pharmacie, finalise un rapport sur le sujet, qui doit être remis dans le courant de l'été. La principale nouveauté serait la création de deux nouveaux diplômes d'études spécialisées (DES), l'un pour l'industrie, l'autre pour l'officine. Il s'agirait de DES « courts », d'une durée de un an, contre trois pour les DES habituels, qui viendraient « en remplacement de l'actuelle sixième année, indique Bernard Muller, nouveau président de la Conférence des doyens. L'objectif est un renforcement des compétences et de l'aspect professionnalisant ».
Rémunération incertaine
Restent encore plusieurs points à définir, comme le contenu du stage, le statut de l'étudiant ou encore la rémunération de cette sorte d'internat de l'officine. « Le stage se déroulerait principalement à l'officine. Mais il n'est pas exclu qu'il puisse se passer, pour un tiers ou un quart, à l'hôpital, en établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) ou dans des structures comme des cabinets de médecins ou de kinésithérapeutes », indique Anthony Mascle. Le président de l'Association nationale des étudiants en pharmacie de France (Anepf) milite pour que les potards obtiennent un statut et une rémunération équivalents à celui des internes en médecine (autour de 1 300 euros bruts en première année d'internat). La prise en charge financière du stage serait partagée entre maîtres de stages et, pour la plus grande partie, l'agence régionale de santé (ARS) compétente. Une fois ces derniers détails réglés, il faudra encore s'armer de patience car, pour Bernard Muller, la rentrée universitaire 2018-2019 « paraît prématurée pour la mise en place d'un DES de pharmacie officinale ».