L'été est chaud. En pleine construction du projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour l'année 2018, le gouvernement semble préparer les esprits à un tour de vis dans les dépenses de santé. Rappelons qu'avec un Objectif national des dépenses d'assurance maladie (Ondam) à + 2,1 % pour 2017, contre 1,8 % en 2016, la tendance était plutôt à la hausse. De plus, les déclarations du candidat Emmanuel Macron lors de l'événement Place de la santé organisé par La Mutualité française le 2 mars dernier se voulaient rassurantes : « Je propose de maintenir un Ondam à 2,3 % sur 2018-2022 avec un plan d'innovation pour l'hôpital et l'innovation médicale de 5 milliards d'euros dans la période. » Cinq mois après, le moment des arbitrages est venu.
Tractations
En effet, le président du Comité économique des produits de santé (CEPS), Maurice-Pierre Planel, a décrit sans ambages lors des Universités d'été de Pharmaceutiques le 7 juillet une période avec « du sang, de la sueur et des larmes » en termes de dépenses publiques et, à la clé, certainement « un milliard d'euros de baisses de prix sur le médicament ». La promesse de campagne du candidat Macron passe donc aujourd'hui l'épreuve de la réalité. À tel point que toutes les interprétations sont désormais possibles : ce taux de 2,3 % ne sera-t-il en fait atteint qu'en 2022 ? Dans sa lettre de mission, parue début juillet, la ministre de la Santé Agnès Buzyn parle, elle, « d'une croissance annuelle des dépenses d'assurance maladie de 2,3 % en moyenne sur le quinquennat ». C'est donc le flou qui règne quant à la fixation de l'Ondam pour l'année 2018.