C'est devenu une sorte de rituel, qui n'étonne plus. Cette année, le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) porte un nouveau coup de massue au médicament, et non des moindres. Sur les 4,165 milliards d'euros d'économies prévues sur les dépenses d'assurance maladie en 2018, 1,6 milliard d'euros touchera les produits de santé :
- baisse de prix des médicaments : 480 millions d'euros d'économies attendues (– 20 millions par rapport à l'objectif 2017) ;
- promotion et développement des génériques : 340 millions d'euros (comme en 2017) ;
- biosimilaires : 40 millions d'euros (+ 10 millions d'euros) ;
- baisse des tarifs des dispositifs médicaux (DM) : 100 millions d'euros (+ 10 millions d'euros) ;
- maîtrise des volumes et de la structure de prescription des médicaments et DM : 320 millions d'euros (– 60 millions d'euros) ;
- remises : 210 millions d'euro (– 40 millions d'euros) ;
- maîtrise médicalisée : 110 millions d'euros (– 210 millions d'euros).
Le médicament n'est pas le seul concerné : le PLFSS vise aussi « une meilleure régulation » de la liste des produits et prestations, devant « la forte croissance des dépenses d'assurance maladie relatifs à ces dispositifs et la très grande diversité de ce secteur ». Est ainsi également prévue une régulation des pratiques de promotion des DM, une visite médicale « mieux contrôlée » et une extension aux DM – et plus seulement aux médicaments – de la certification des logiciels d'aide à la dispensation.
Il faut dire que la branche maladie de la Sécurité sociale est la seule dont la situation financière reste dans le rouge : bien qu'il s'agisse de son « meilleur résultat depuis 2001 », elle accuse un déficit de 4,1 milliards d'euros pour 2017 alors que les trois autres branches – vieillesse, famille et accidents du travail – se retrouvent en excédent. Pour 2018, le gouvernement prévoit de ramener ce déficit à 0,8 milliard d'euros... À quel prix ?