La mesure date du 18 décembre dernier avec effet immédiat : la publicité dans les médias et dans les officines pour les décongestionnants de la sphère ORL par voie orale contenant un vasoconstricteur (pseudoéphédrine) est désormais interdite. Même si cette décision prise par l’Agence nationale du médicament (ANSM) était attendue, comme nous vous le révélions dans Le Pharmacien de France, son timing et le peu d'écho fait à cette décision a surpris les principaux intéressés derrière leur comptoir, en pleine période de maux hivernaux.
Les labos au courant
Si l’ANSM précise bien que « tous les supports de publicité sont concernés (TV, affiches/posters, présentoirs, etc.) », elle n’a visiblement communiqué cette décision publiée sur son site internet qu’aux seuls laboratoires qui commercialisent les spécialités en question, sans en avertir directement les autres parties prenantes (officines, Ordre, syndicats, presse). L’agence a depuis précisé que ce sont bien les laboratoires qui « contacteront les pharmaciens d’officine pour organiser le retour ou la destruction des supports ». À ce jour, cette interdiction de publicité concerne dix spécialités OTC commercialisées par six laboratoires différents* : Cooper, Johnson & Johnson Santé Beauté, Pfizer Santé Familiale, Reckitt Benckiser Healthcare France, Sanofi, Urgo. Autre précision importante : l'ANSM confirme que l'interdiction ne s'applique que pour la publicité destinée au grand public et qu'elle ne concerne donc pas la presse professionnelle.
Pour le bon usage
Présentée comme une actualisation de la mise en garde concernant ces spécialités datant de décembre 2012, cette décision a été prise dans le but « de faire évoluer les comportements et de favoriser le bon usage des vasoconstricteurs ». L’ANSM explique ainsi que « des cas rares mais graves d’effets indésirables cardio-vasculaires (hypertension artérielle, angine de poitrine) ou neurologiques (convulsions, troubles du comportement et accident vasculaire cérébral) continuent [de lui] être rapportés » par le biais des déclarations de pharmacovigilance. Ils sont le plus souvent dus « à un mésusage : non-respect de contre-indications, durée de traitement supérieure à cinq jours, etc. » Par ailleurs, elle affirme que « cette mesure s’inscrit dans une réflexion globale engagée par le ministère de la Santé sur la qualité de la dispensation de médicaments en pharmacie en renforçant ainsi le rôle de conseil des pharmaciens ». Peut-être faudra-t-il penser à prévenir les premiers intéressés à l’avenir.
* Fervex Rhume Jour & Nuit qui figure dans la liste de l'ANSM n'est plus commercialisé par Upsa depuis septembre 2017.