La prescription pharmaceutique, aussi appelée conseil renforcé, étant dans l'air du temps en ce début 2018, voilà peut-être une occasion de faire preuve de vigilance en cas de délivrance d'anti-inflammatoires en OTC à des patients masculins. « De nombreuses études indiquent que l’ibuprofène est utilisé massivement par les athlètes, souvent en automédication ou sous la pression de leur entourage professionnel », indique l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). Une étude allemande parue en 2013 dans le British Medical Journal Open montrait ainsi que, sur plus de 1 000 participants à une course de fond, près de la moitié avaient consommé des analgésiques, principalement en automédication. Et les effets de l'aspirine et du paracétamol sur les testicules humains avaient déjà été détectés par l'équipe franco-danoise de chercheurs qui met aujourd'hui l'ibuprofène sur la sellette, à travers des résultats parus dans les Proceedings of the National Academy of Sciences.
Pas de conséquences
La molécule est en effet pointée du doigt lorsqu'elle est consommée de manière chronique et à dose importante (1 200 mg par jour pendant six semaines), pouvant alors entraîner un « hypogonadisme compensé » selon l'équipe de l'Inserm qui a combiné des tests cliniques menés sur 31 hommes âgés de 18 à 35 ans à des expériences in vitro. Rappelons que l'ibuprofène est présent dans une centaine de spécialités à l'officine. Côté Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), on temporise néanmoins : « Cette étude fait l’objet d’une analyse au niveau européen [mais], à ce stade, ces résultats ne modifient pas le rapport bénéfices/risques de l’ibuprofène lorsqu’il est utilisé conformément à son autorisation de mise sur le marché. » Pas de panique donc mais soyez attentifs aux délivrances prolongées de cet anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS), en particulier chez des hommes jeunes.