C'est un sursis d'au moins trois mois que le tribunal de grande instance (TGI) de Toulouse a octroyé à l'Euthyrox, la spécialité importée en France ayant la même composition que l'ancienne formule du Levothyrox. En effet, le TGI a statué, dans un jugement rendu le 5 novembre dernier, que cette spécialité devait continuer d'être mise à disposition des 39 patients demandeurs, même s'il les a déboutés de leurs demandes d'indemnités. « Pour la première fois, un tribunal ordonne de maintenir l'ancienne formule du Levothyrox mais surtout demande aux experts de dire si la nouvelle formule de ce médicament est responsable du mal-être des malades », estime Jacques Levy, avocat des plaignants, dans une interview donnée à l'APMnews. Confiant, Merck a répondu le jour même par voie de communiqué que « le juge reconnaît ainsi [...] qu’aucun préjudice n’est établi à ce stade. Une expertise médicale [...] est un prérequis indispensable à toute demande d’indemnisation ».
Du provisoire qui va durer
Le laboratoire Merck et l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) avait déjà préparé le terrain il y a quelques semaines à un maintien de l'Euthyrox après le 31 décembre prochain, ce que cette dernière a confirmé dans un message du 31 octobre dernier : « L’ANSM a demandé au laboratoire Merck de poursuivre sa mise à disposition en France sur l’année 2019 pour permettre aux patients encore traités par Euthyrox de s’adapter à un nouveau traitement. » On dirait bien que la solution temporaire d'import de l'ancienne formule est en train de se pérenniser petit à petit.